Qu’est-ce qui pourrait expliquer la frénésie des nominations et des actes fort discutables posés par le Chef à quelques jours de son départ du pouvoir ? Lui seul le sait tandis que nous autres en sommes réduits à nourrir des suspicions ou avoir un haut le cœur sur ces actes ne cadrant pas du tout avec les règles de l’élégance républicaine. A ce que l’on sache, ni Senghor, qui a démissionné pour laisser à son Premier ministre Abdou Diouf le soin de poursuivre son mandat, ni le même Diouf ou son successeur Me Abdoulaye Wade ne se sont prêtés à cet exercice consistant à caser des proches ou à décorer des gens dont le mérite est franchement douteux. La presse a usé de l’expression cohorte pour montrer le nombre inhabituel des bienheureux de ces breloques qui ont perdu de leur valeur depuis le weekend dernier. La République, si fière de ses modèles, s’est avachie depuis que les libéraux se sont installés au palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor que le poète président ne reconnaitrait plus. Le poète-président où, du Ciel où il est, doit bien souffrir de voir comment son legs est détruit par un président né après les indépendances et qui, au lieu d’entretenir les valeurs léguées par le Père de la Nation, prend un malin plaisir à les déprécier. A voir certains de ces individus décorés plastronner à côté du Chef, on pourrait se demander ce qu’ils ont fait d’important pour être considérés comme des modèles jusqu’à bénéficier des insignes de la République. Par exemple, s’agissant des acteurs de la culture, le Chef ne semble apprécier que les troubadours, omettant le travail remarquable des écrivains heureusement d’ailleurs que le doyen Alioune Badara Bèye faisait partie des récipiendaires ! et autres pratiquants d’autres disciplines dont les œuvres ont marqué et continuent de marquer des générations de Sénégalais. A partir de ce nouveau jour qui se lève ce mardi au Sénégal, les nouvelles autorités devront marquer la rupture et tout remettre en place pour une République réconciliée avec des valeurs léguées par le premier Président, Léopold Sédar Senghor. Lesquelles valeurs en ont pris, hélas, un sacré coup depuis l’avènement des libéraux. Que ce soit ceux de Wade ou ceux du Chef.
KACCOOR BI – LE TEMOIN
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