Le président de la République éponge la dette des entreprises de presse, estimée à plus de 40 milliards de FCFA, en plus de la réduction de la redevance audiovisuelle de 1 million à 500 mille FCFA par mois. La décision a été dévoilée hier, lundi 18 mars 2024, lors d’une audience avec le Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS), au Palais de la République.
«Ndogu» ou cadeau d’au revoir ! Le président de la République, Macky Sall, a décidé d’éponger la dette fiscale des entreprises de presse du Sénégal, contractée jusqu’en décembre 2023, estimée à plus de 40 milliards de FCFA. Le chef de l’Etat en a fait l’annonce hier, lundi 18 mars 2024, lors d’une audience avec des patrons des entreprises de médias réunis au sein du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS). En outre, le président du CDEPS, Mamadou Ibra Kane, qui faisait le point de leur rencontre avec le président Macky Sall, sur la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS), a informé de la révision à la baisse de la redevance mensuelle des médias audiovisuels. Ainsi, les télévisions et radios devront payer mensuellement 500 mille FCFA à la société de Télédiffusion du Sénégal (TDS.SA) au titre de la redevance, au lieu d’un (1) million de FCFA initialement prévu.
Ce n’est pas la première fois que le président Sall procède à une remise ou un allègement de la dette fiscale dans le secteur des médias. Après l’édiction d’une note du ministre de l’Économie et des Finances d’alors, devenu Premier ministre, Amadou Ba, signé le 17 janvier 2014 dans ce sens, Macky Sall, lors du Conseil présidentiel sur la relance économique en septembre 2020, durant la Covid-19, avait promis des allègements fiscaux aux entreprises de presse jusqu’au 31 septembre 2020. En plus, «la loi de finances 2021 avait consacré l’exonération du paiement des taxes et impôts pour toute l’année 2021», permettant aux entreprises de presse de retrouver une «virginité fiscale» jusqu’au 31 décembre 2021.
La dette fiscale a toujours constitué un goulot d’étranglement des médias audiovisuels au Sénégal. Plusieurs entreprises de presse ont eu maille à partir avec la Direction Générale des Impôts et Domaines (DGID), suite à des redressements fiscaux, allant jusqu’à la menace de fermeture de ces organes (Walfadjri, DMédia, etc.).
Des bras de fer qui ont souvent poussé le CDEPS à engager la médiation pour trouver la bonne formule. Comme c’était le cas en 2022 où le CDEPS a sollicité et obtenu une rencontre avec la DGID, le 20 décembre (2022), sur la situation fiscale des entreprises de presse. Une rencontre qui a fait suite à une audience préalablement avec l’ancien Premier ministre, Amadou Ba, le 14 décembre 2022 sur cette question. «L’objet était d’abord de trouver une solution pour le Groupe DMédia, dont les comptes bancaires ont été bloqués, objet de poursuites des services fiscaux. Bassirou Samba Niasse, directeur général des impôts et domaines, a été très sensible aux requêtes des entreprises de presse», lisait-on dans un communiqué de presse du CDEPS signé son président, Mamadou Ibra Kane. Et la source de rapporter les éclairages de Bassirou Samba Niasse, alors Directeur général de DGID, entouré de son staff lors de cette rencontre, sur ce sujet, notant que la DGID met en avant le fait que les impôts et domaines sont là pour collecter des ressources financières au profit de l’État. Une mission qui est scrupuleusement réalisée dans le respect strict des lois et règlements. «Si les services des impôts et domaines sont chargés de recouvrer les créances de l’État, la DGID et tous ses démembrements sont aussi là pour assister les contribuables. Dans l’exercice de cette mission, la DGID agit en toute indépendance, sans le diktat de quelque organisme que ce soit», avait souligné M. Niasse.
I.DIALLO