Mary Teuw Niane : « Tey doomu réew mi dé nu jeppi nguur gi ak ñi ko jege ñep »

par pierre Dieme

Nous sommes le Sénégal
Le peuple sénégalais vient à nouveau de remporter une victoire éclatante suite aux décisions courageuses du Conseil constitutionnel. Il a stoppé sèchement les manœuvres anticonstitutionnelles du Président-putschiste qui a tout fait depuis des semaines pour empêcher la tenue des élections présidentielles.

Après cette euphorie légitime de la victoire de tous les partisans du respect de notre Constitution, de la démocratie et de l’État de droit, il faut très rapidement, sans perte de temps, se mettre en ordre de bataille, se réorganiser, affûter nos arguments et aller résolument en campagne électorale pour remporter ces élections présidentielles dès le premier tour.
Nous n’avons pas de temps à perdre.Nous devons comprendre que le pouvoir est prêt à utiliser l’administration, tous les leviers dont il dispose pour faire pression sur la population, activer tous les moyens nationaux et internationaux de communication pour influencer les électeurs, tous les systèmes de fraudes particulièrement le bourrage des urnes en l’absence de nos représentants, etc.

En fait, il faudra s’attendre par exemple à une grosse opération médiatique internationale qui s’appuiera sur des médias locaux pour publier dès la fermeture des bureaux de vote de faux résultats en faveur du candidat du pouvoir.

Tout le monde le sait, le pouvoir a déjà perdu les élections par son bilan économique, social et culturel. Il a surtout perdu les élections par son bilan moral et spirituel catastrophique. Il a pu, comme aucun régime auparavant, dresser la jeunesse contre lui en raison du chômage endémique des jeunes et de la fin de l’espoir de réussir dans notre pays.
Tey doomu réew mi dé nu jeppi nguur gi ak ñi ko jege ñep.

Aujourd’hui les populations sont désabusées des hommes du pouvoir et de ceux qui leurs sont proches.
Le pouvoir a achevé le peu de crédit qui lui restait dans toute cette énergie que le Président-putschiste a mis pour saboter les élections, déchirer les décisions du Conseil constitutionnel, mater les manifestants, arrêter les opposants et détruire l’image de notre pays à l’étranger. Nous savons tous que le pouvoir ne se conquiert pas sur un plateau.

Heureusement que face aux énormes moyens financiers illicites du pouvoir, nous disposons de l’affection des Sénégalaises et des Sénégalais, de la confiance de la jeunesse sénégalaise, de l’adhésion des femmes de tous les âges, du soutien des couches intellectuelles et de la bienveillance des communautés religieuses.

Au demeurant, nous sommes au sein de notre peuple comme des poissons dans l’eau tandis que les hommes et les femmes du régime apparaissent comme des corps étrangers dont se méfient nos compatriotes.

Nous avons notre Projet qu’une partie de la population connaît, a entendu parler et est curieuse de découvrir.

Nous avons un boulevard sur lequel nous devons dérouler le programme de notre candidat, convaincre les hésitants, déjouer les ruses du pouvoir et de ses affidés, déconstruire les mensonges véhiculés et engager les forces vives de notre pays à rejoindre notre cause et d’être partie prenante de notre combat démocratique de libération nationale.

Il y aura de la sueur, beaucoup de sueur. Il y aura de l’intelligence, de la connaissance , de l’expérience, de l’intuition, de l’audace et du pragmatisme.

Il y aura des nuits blanches et très peu de sommeil. Il y aura aussi de l’empathie et de l’amour. Il y aura enfin des larmes et de la joie. Il faudra surtout de l’enthousiasme, de la conviction, du don de soi et l’intime conviction que l’union est plus forte que toute force prédatrice de notre peuple et de notre pays.

Notre combat dans cette bataille électorale furtive, ne doit avoir qu’une issue : la victoire dès le premier tour. C’est la demande de notre jeunesse, c’est l’aspiration de nos femmes et le désir des couches laborieuses.

Il est clair que la victoire de Bassirou Diomaye Diakhar Faye est une demande sociale.
Nous ne devons permettre à aucune force, fut-elle le pouvoir, de contrarier par le vol, l’argent, le mensonge et un processus administratif vicié, la victoire éclatante de notre candidat.
Nous sommes le Sénégal !

C’est en nous que bat le cœur de chaque Sénégalais. C’est nous qui ressentons leurs peurs, leurs désirs et leurs espoirs. C’est nous aussi qui vivons comme eux et qui partageons leurs vies.
C’est nous qui parlons le langage qu’ils comprennent, qui usons des mots qu’ils ressentent, qui sommes affectés par leurs malheurs et qui pleurons avec eux leurs morts qui sont nos morts.

Notre victoire assurera définitivement, sur l’ensemble du territoire national, de la savane à la forêt, de l’embouchure aux sources, de la falaise de Bakel à Téeru Baay Soogi, l’allégresse de l’estime de soi retrouvée, la joie qu’un avenir heureux est possible et le bonheur d’être enfin libre.

Mettons-nous immédiatement au travail car l’espoir que nous représentons ne peut se complaire dans l’oisiveté, l’indolence, l’attentisme et l’indétermination.
Seule la victoire est belle. Nous nous battrons inlassablement, obstinément pour que notre combat soit victorieux.

Prof Mary Teuw Niane

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