Il voulait juste une seule chose, sécuriser les siens pendant que le peuple était diverti par une date. Macky Sall a eu son amnistie pour ses protégés qui devenaient plus dangereux que ses adversaires
On pouffe de rire lorsqu’on entend le surnom qui est donné au futur-ex-président de la République, Macky Sall, qu’à force de manigances politiques déroutantes, au vrai sens du terme, les Sénégalais ont appelé « El Tactico » …
Depuis un an maintenant, ses méninges en surchauffe, ont projeté le Sénégal dans une zone dangereuse, dont les contours sont en train de se dessiner et d’offrir l’image universelle d’un pays en totale déliquescence institutionnelle.
On a coutume de dire au Sénégal que le quotidien national « Le Soleil » n’éclaire jamais. Et bien, pour une fois, le jour de « l’interview » accordée à quelques confrères par Macky Sall, quand son Directeur Général, ébouriffé et hirsute comme jamais, lui a posé la question incongrue s’il en est de l’éventuelle protection de ses partisans au soir de son départ, cette question, aux allures de bourde, était la question essentielle qui de fait s’agitait sous le crâne présidentiel.
Le roi voulait juste une seule chose, sécuriser les siens pendant que le peuple était diverti par une date. Macky Sall a eu son amnistie pour ses protégés qui devenaient plus dangereux que ses adversaires. Au risque de faire gagner le « gouvernement de Mermoz » contre celui du Sénégal, il a mis notre pays en crise institutionnelle permanente qui nous propulse en tête des Républiques quasi bananières, dont les bailleurs et partenaires au développement se détournent et que les agences de notations déconseillent de fréquenter.
Le roi est nu, il a délégué son autorité à un gang de comploteurs du soir, qui en totale incompétence et par goût de l’intrigue politique est en train de plonger le Sénégal dans une zone de turbulence inédite.
Programme des élections incompréhensible, autorité illisible, gouvernement en vacances, candidat de la coalition sortante déshabillé, une loi d’amnistie votée alors que le gouvernement n’existe plus, campagne électorale en plein carêmes chrétiens et musulmans réunis, scrutin le jour de Pâques, le plus important du calendrier chrétien, on se demande quel bordel est installé dans les cerveaux de ces intrigants pour être parvenus à un tel niveau de complexité et d’incurie politicienne.
Le problème est qu’ils nous ont installé au bord du gouffre et que bientôt certains vont nous promettre…un grand pas en avant. On connaît la suite.
PAR JEAN PIERRE CORRÉA