L’UE appelle toujours les autorités sénégalaises à tenir compte « du fait que l’élection ne peut être reportée au-delà de la durée du mandat présidentiel »

par pierre Dieme

Pour l’Union européenne, la réaffirmation par le président Macky Sall de son départ du pouvoir le 2 avril ne change pas grand chose à la donne sénégalaise : le Conseil constitutionnel doit rester le maître du jeu en ce qui concerne les modalités d’organisation de l’élection présidentielle qui devait avoir lieu depuis le 25 février 2024.

’élection présidentielle au Sénégal doit avoir lieu « dans les meilleurs délais » comme ordonné par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 15 février 2024. C’est la position réaffirmée aujourd’hui par l’Union européenne (UE) dans une note de briefing livrée a la presse internationale á Bruxelles. L’UE appelle toujours les autorités sénégalaises à tenir compte « du fait que l’élection ne peut être reportée au-delà de la durée du mandat présidentiel », comme cela a été souligné par l’institution suprême du jeu électoral. 

A cet égard, l’Union européenne demande au régime sénégalais de « respecter les aspirations légitimes des citoyens et de toutes les forces vives de la nation á préserver la démocratie, les libertés fondamentales et l’Etat de droit. »

Dans un message publié sur ses plateformes de communication le 29 février, le président Macky Sall a réitéré sa décision irrévocable de quitter le pouvoir à l’expiration de son mandat le 2 avril 2024. Pour l’UE, cette confirmation est à « saluer ». Mais il faudrait la considérer comme « l’engagement » pris par le chef de l’Etat sénégalais à « faire pleinement exécuter (une décision prise par le) Conseil constitutionnel dans sa décision du 15 février. 

Le 16 février, un communiqué de la présidence de la République prend acte de la décision des juges constitutionnels annulant la loi constitutionnelle reportant l’élection présidentielle du 25 février, et jugeant illégal le décret de révocation du collège électoral pris par le président Sall le 3 février.  

Concernant le dialogue national organisé les 26 et 27 février à Diamniadio par le président Macky Sall pour valider un consensus sur la date de l’élection présidentielle, l’Union européenne dit « en prendre acte », notamment avec les propositions qui seront présentées au chef de l’Etat le 4 mars puis « soumises au Conseil constitutionnel ». 

Certaines de ces propositions formulées en l’absence de 17 des 19 candidats officiels déjà sélectionnés et d’une grande partie des organisations de la société civile souhaitent la tenue de la présidentielle au 2 juin 2024 ainsi que la réouverture de la liste des candidats pour des pretendants non retenus par le Conseil constitutionnel.

A ce niveau, l’UE affirme s’en tenir à « la liste des candidats (…) telle que communiquée le 20 février par le Conseil constitutionnel. » 

Le 20 janvier 2024, 20 candidats avaient été sélectionnés à l’issue des parrainages et d’autres contrôles. L’une de ces candidats, Rose Wardini, avait été débusquée par la Division des investigations criminelles pour une fausse déclaration sur sa double nationalité franco-sénégalaise. 

Inculpée par le juge d’instruction, elle a été libérée et placée sous contrôle judiciaire. Sa renonciation a la candidature présidentielle annoncée lors d’un point de presse avait poussé le Conseil constitutionnel à faire une mise à jour de la liste des candidats passée à 19. 

MOMAR DIENG

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