Sanou était un homme plein de sciences et de talents. Il fut un panafricain, un penseur, un écrivain. Je puis dire, avec les nombreux témoignages que j’ai reçus, que tu laisseras aux tiens une mémoire honorée
Il y a 12 ans que les hasards de la polémique politicienne m’ont mis en rapport avec l’ami dont nous déplorons aujourd’hui la perte. Nous nous trouvions l’un et l’autre autour du micro d’Alassane Samba Diop pour une émission de remue-ménage. Nous étions censés nous opposer, mais nous nous comprîmes sur tout.
Depuis lors nous ne nous sommes plus quittés.
Il était dans sa période « stagnante », retraitée dans son paradis de la Somone comme il aimait à l’appeler.
Sanou était un homme plein de sciences et de talents. Il fut un panafricain, un penseur, un écrivain.
J’adorais nos longues conversations sur la littérature, la politique, l’Afrique, la jeunesse, la beauté, le sport. Tout était prétexte à discuter. Sanou m’a souvent dit ce qu’il savait, ce qu’il pensait. Il est parti en grande intelligence.
Cher ami, je ne sais plus quel poète (tu m’aurais dit qui) a dit « les morts vivent tant qu’on les aime ». Tu vivras alors toujours, parce que nous t’aimerons toujours.
Puisse cette assurance adoucir, quand la blessure de ta perte sera moins cuisante, l’affreuse douleur d’une famille unie frappée de coups cruels en ces derniers mois.
Je sentais en toi les blessures de la calamité qui te marquèrent profondément avec la disparition de tes fils. Quelle épreuve ! Depuis lors tu t’es détaché, peu à peu, du monde actif et changeant.
Entouré d’une famille magnifique, apprécié de tous tes amis, soutenu par l’affection inaltérable d’une épouse dont tu parlais avec amour, tu as pu t’acheminer doucement vers ce terme où nous allons tous.
Sanou je puis dire, avec les nombreux témoignages que j’ai reçus, que tu laisseras aux tiens une mémoire honorée.
Sanou, cher ami : je te dis aurevoir.
PAR TIDIANE SOW