Les images sont terrifiantes. L’acte est perfide, mais également lâche car perpétré contre une dame. Nous souhaitons un prompt rétablissement à la journaliste Maimouna Ndour Faye (MNF).
C’est aussi l’occasion de souligner qu’on ne reconnait plus le Sénégal de ces 5 dernières années, transformé en une jungle, en une sombre dictature où le vol des ressources publiques, la corruption, les assassinats politiques, les disparitions, la torture, les rafles politiques, la répression à balles réelles, la censure, la tricherie, la clochardisation des institutions, les fake news, rythment le quotidien des sénégalais.
C’est aussi devenu le Sénégal des conspirations et des complots d’état dans lequel :
1° On planifie et exécute ouvertement des parodies judiciaires contre des opposants politiques ou des activistes
2° On ourdit des complots ignobles, salaces, parfois meurtriers contre des opposants politiques ou des activistes
3° On fomente des crimes pour les imputer à des opposants politiques qu’on veut classifier de terroristes
4° On fabrique des mensonges contre des honnêtes citoyens qui dénoncent les dérives de l’Etat-Parti
5° On conspire contre la population, on déchire la constitution, pour annuler ou reporter des élections
Et malheureusement tout cela se fait avec la complicité d’une presse devenue pyromane et plus alimentaire que jamais.
A la vue des nombreuses réactions notées çà et là à la suite de l’agression de MNF, on ne peut s’empêcher de remarquer cette indignation beaucoup trop suspecte de la part de certaines personnes qui se prétendent attachées à la vie humaine, à la liberté d’opinion, à la liberté de la presse, mais qui sont pourtant les mêmes :
1° Qui crachent sur la tombe des 85 jeunes citoyens innocents abattus de Mars 2021 à nos jours
2° Qui crachent sur les 1500 citoyens innocents ayant subi des blessures ou mutilations depuis Mars 2021, en meurent parfois comme le pauvre Baytir Fall qui a succombé ce 29 Février des suites des tortures infligées par les FDS 10 mois auparavant
3° Qui crachent sur les 3000 citoyens innocents ayant été jetés dans les cages à torture du dictateur depuis Mars 2021, dont près de 1700 s’y trouvent encore
4° Qui ont soit déclenché, soit pris part, soit soutenu, soit justifié soit minimisé ces tueries et atrocités
5° Qui font entrave aux enquêtes ou contribuent à ces entraves dans le but de couvrir des tueurs en série et leurs commanditaires
6° Qui proposent une amnistie générale dont le but caché est de protéger des tueurs, des tortionnaires et leurs commanditaires
Lorsque de telles personnes que l’on peut assimiler à des psychopathes, qui applaudissent quand le sang et les larmes d’innocents coulent à flots, s’indignent subitement après une agression n’ayant fort heureusement pas coûté la vie à la victime, il y’a alors 3 possibilités :
1° Soit ils considèrent cette victime comme faisant partie de leur camp
2° Soit il s’agit une indignation intéressée ou à des fins de propagande
3° Soit ils sont derrière ou avec celui qui est derrière cette agression si destinée à être collée à un ennemi commun
D’ailleurs la rapidité avec laquelle certains d’entre eux ont vite résolu l’enquête quelques minutes après l’annonce de l’agression, qui en orientant le crime vers leur ennemi juré Ousmane Sonko, qui en affirmant déjà que ce sont les opinions de MNF qui sont le motif de son agression, ajoute à la suspicion légitime.
Quand un cleptomane connu crie au voleur, pensez d’abord à fouiller dans son sac. Celui qu’il pointe du doigt est certainement sa victime ou son dénonciateur.
Malheureusement là encore, la presse est déjà en train de jouer un sale rôle, avec une indignation sélective, et une précipitation tout aussi suspecte que celle des fossoyeurs. Et ce n’est pas nouveau car en effet :
1° Lors des manifestations de Mars 2021 – Juin 2022 – Mars 2023 – Mai 2023 – Juin 2023 – Juillet 2023, pendant que des dizaines de jeunes citoyens étaient abattus au grand jour dans les rues de Dakar, de Ziguinchor et d’autres villes, pendant que des milliers étaient blessés, mutilés, ou raflés pour être torturés et jetés en prison, nos télévisions / radios / journalistes (à l’exception de Walf et la presse étrangère) ont choisi de passer au même moment de la musique ou des émissions insipides, de leur propre initiative, ou pour satisfaire l’Etat parti auteur de ces barbaries
2° Par contre lorsqu’il y’a eu cette attaque du Bus Tata ayant causé 2 morts, un tragique évènement que l’Etat-Parti a de façon très suspecte vite fait de médiatiser, donnant même l’impression d’avoir préparé les caméras et les conclusions de l’enquête avant l’évènement, cette même presse qui passe des clips lorsque des carnages sont commis, s’est distinguée par un zèle incroyable dans la couverture de cette actualité, et épousant sans prudence ni discernement les éléments de langage de l’Etat-Parti.
Cette presse d’aujourd’hui contribue donc grandement à la manipulation, à la falsification de la vérité, à la dissimulation des tragédies comme les témoignages terrifiants des centaines d’otages récemment libérés. Une presse bien hypocrite d’ailleurs, qui se fait la guerre en interne comme jamais auparavant, qui compte en son sein bien plus de fossoyeurs et de mythomanes comme jamais auparavant. Son indignation n’est pas seulement sélective envers la population, mais elle l’est même en son sein.
** Quand c’est mame Birame Wathie et Pape Mactar Diallo qui se font agresser en plein jour
** Quand c’est Pape Sané qui subit une tentative d’assassinat
** Quand c’est Maty Sarr Niang, Pape Alé Niang, Babacar Touré, Serigne Saliou Gueye, Modou Ndiaye, Thioro Mandela qui sont lâchement persécutés, interpellés ou mis en prison de façon arbitraire
Ils ont juste droit à une ou deux lignes dans la rubrique faits divers, ou parfois ils sont même enfoncés par leurs propres confrères. De la même manière où l’on refuse de couvrir les carnages sur les populations assimilées à Ousmane Sonko, l’on se garde également de trop se faire remarquer dans la défense des confrères qui se distinguent par un refus de contribuer au sale jeu de l’Etat-Parti sur Ousmane Sonko.
MNF a le droit d’être défendue par ses confrères et doit être défendue. Mais la rigueur, le professionnalisme et la prudence voudraient que l’on ne tombe pas si facilement dans le piège de la précipitation ou de la manipulation, d’autant plus tout le monde est conscient que ce régime passé expert dans les complots et la manipulation.
Cette agression pourrait être juste une de plus dans ces quartiers peu sécurisés. Elle peut être l’œuvre d’un règlement de compte. Elle peut aussi avoir été fomentée pour être imputée à celui qui empêche aux fossoyeurs de dormir. Combien d’opposants ou parents d’opposants ont été agressés, parfois tués ces derniers mois, dans l’indifférence totale de l’Etat-Parti et de la presse ? Le monstre n’est pas toujours l’Etat-Parti, parfois c’est cette presse elle-même qui crie au monstre.
MARVEL NDOYE