Pour l’opposition, cette option signifierait prolonger illégitimement le mandat de Macky Sall. Mais le camp présidentiel balaie ces accusations d’un revers de main, assurant respecter le droit et la décision du Conseil constitutionnel
La proposition faite mardi 27 février par le dialogue national voulu par le président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle au 2 juin suscite des débats. En effet, une partie de l’opposition critique vivement cette « proposition illégale et non négociable » car elle créerait un vide juridique : le mandat du président Sall arrivant à échéance le 2 avril, il resterait en fonction malgré tout jusqu’à la nouvelle date de scrutin.
« Cette proposition est totalement illégale et non négociable », a affirmé Amadou Ba, responsable de la Coalition « Diomaye président » qui soutient le candidat Bassirou Diomaye Faye, emprisonné, cité par RFI. Selon lui, « reporter l’élection à quatre mois supplémentaires avec en supplément la proposition que le président Macky Sall reste au pouvoir durant cette période est une fraude aux décisions du Conseil constitutionnel ». Ce dernier avait en effet décidé que le scrutin ne pouvait se dérouler au-delà du mandat présidentiel se terminant le 2 avril.
Du côté du Parti démocratique sénégalais (PDS), qui a participé au dialogue, on se félicite car son candidat Karim Wade, recalé par le Conseil constitutionnel, pourrait voir sa candidature réintégrée. Cependant, pour Babacar Gueye, constitutionnaliste et membre du collectif « Aar Sunu Élections », qui a boycotté le dialogue, fixer la date au 2 juin serait remise en cause la décision du Conseil constitutionnel.
Face à ces critiques, Maguette Sy, secrétaire nationale chargé des élections au parti au pouvoir interrogée par RFI, estime qu’elles relèvent de la « mauvaise foi ». Selon elle, « les choses vont suivre leur cours » et c’est au président Sall qu’il reviendra in fine, par décret, de fixer la date du scrutin.
Brice Folarinwa de SenePlus