La plateforme dénommée Synergie des organisations pour la sauvegarde de la paix – SOS/PAIX, constituée autour du COSCE et de la PACTE, a tenu une réunion d’échanges et de réflexion sur l’interview que le Président de la République a accordée à la presse nationale sur l’organisation de l’élection présidentielle, qui était initialement prévue à la date du 25 février 2024. A la suite d’un échange approfondi sur la posture adoptée à cette occasion par le Président de la République, ainsi que sur son discours, la plateforme COSCE/PACTE a retenu un certain nombre de conclusions. D’emblée, elle a fait remarquer que, puisque dans sa déclaration le Président entend quitter ses fonctions sans démissionner, «si la date de l’élection présidentielle n’est pas fixée avant le 02 avril, il aura posé un acte qui plongerait le pays dans une situation inédite, pleine d’incertitudes, et qui de surcroît n’est pas prévue par la constitution.»
C’est pourquoi, «elle constate en le déplorant, que le Président de la République, au lieu de prendre un décret convoquant le collège électoral, en conformité avec la constitution et la décision du conseil constitutionnel, laisse cette responsabilité à un dialogue qui sera organisé les lundi 26 et mardi 27 février 2024.» Ainsi, «la plateforme COSCE / PACTE se démarque de ce dialogue dont les intérêts des parties prenantes sont difficilement conciliables, voire antagoniques.» En ce sens, elle considère, qu’en raison de ses contours mal définis, et des intérêts divergents des participants, ce dialogue est un piège et que par conséquent, si le même format est maintenu, la société civile n’y participera pas.»
Elle estime enfin, «que le dialogue pour rester strictement dans le cadre du respect de la constitution, et du calendrier électoral, devrait plutôt être une séance de consultation et d’échanges avec les candidats retenus par le conseil constitutionnel, afin de déterminer une date du scrutin, qui ferait ensuite l’objet d’un décret présidentiel convoquant le collège électoral avant le 02 avril 2024.»
Précisons que 18 organisations de la Société civile ont signé cette déclaration : COSCE, GRADEC, ONG 3D, PACTE, LSDH, RÉSEAU SIGGIL JIGGEN, RADDHO, OSIDEA, ONDH, URAC, ARTICLE 19 SÉNÉGAL ET AFRIQUE DE L’OUEST, HANDICAP FORM EDUC, ENDA GRAF SAHEL, CONASUB, PLATEFORME DE VEILLE DES FEMMES POUR LA PAIX ET LA SÉCURITÉ, ËTU JAMM, FORUM SOCIAL SÉNÉGALAIS, PRÉSENCE CHRÉTIENNE, VISION CITOYENNE.