Me Aïssata Tall Sall, ministre de la justice : « Les libérations ne sont pas arbitraires »

par pierre Dieme

Des vagues de libération de détenus ont été constatées ces derniers jours. Une situation qui a amené plusieurs personnes à s’interroger sur les conditions de libération de ces derniers. C’est sur ces entrefaites que le ministre de la justice, garde des sceaux a fait face à la presse pour s’expliquer. « Nous sommes dans une situation politique, mais pour les détenus politiques dont on parle, la situation est claire. Toutes ces personnes qui ont été détenues, l’ont été, car ils ont fait des délits. Ils ne sont pas des politiques », indique-t-elle. Avant de préciser : « il n’a jamais été question de libérer de façon massive et arbitraire. Il n’y a pas eu de porte ouverte pour libérer les personnes massivement. Le procureur ne libère pas, il dépend des institutions du juge qui ne reçoit pas des ordres. Rien de ce qui a été fait n’est venu en contravention de la loi. Les libérations ne sont pas arbitraires ». Face à la presse, le ministre de la justice renseigne que ce ne sont pas des libérations définitives mais des libertés provisoires sous certaines conditions.

Auparavant, elle a confié que : « le contexte actuel montre un Sénégal, qui se trouve dans un moment politique intense et d’incompréhension. Le Sénégal doit se choisir un président de la république. Nous avons eu une scène politique agitée. (…) lors du conseil des ministres du 7 février dernier et vous en avez même un commentaire, le président Macky Sall a décidé de me donner des instructions en tant que ministre de la justice afin de pacifier l’espace public. Cela vient conforter ce que nous étions en train de faire. Dès mon arrivée à la tête du ministère je vous ai dit que j’avais deux ambitions : « désengorger les prisons et lutter contre les longues détentions », a soutenu Me Aïssata Tall Sall. C’est ainsi se rappelle-t-elle, la conférence des parquets organisée en décembre dernier qui est une illustration du travail dans l’application de la politique pénale définie par le Président Macky Sall. « Ce que le Président nous a demandé de faire, nous y étions déjà. Bien avant ces libérations que vous avez déjà constaté, nous avons été sur cette cadence. La volonté d’apaiser l’espace public est bien ancienne », dit-elle. Interpellée sur le cas du candidat, Bassirou Diomaye Faye, Me Aïssata Tall Sall laisse entendre : « pour que Bassirou Diomaye Faye puisse prendre part au dialogue, il faudra d’abord, qu’il bénéficie d’une liberté provisoire et qu’il accepte de participer à ce dialogue ». Elle a rappelé que ses avocats sont en train de déposer des demandes de mise en liberté provisoire et le juge d’instruction et le procureur apprécieront. Idem pour le cas de Sonko. 

Cheikh Moussa SARR

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