Présidentielle 2024 : La coalition Diomaye Président exige la libération de son candidat

par pierre Dieme

Les soutiens de Bassirou Diomaye Faye, candidat d’opposition incarcéré à la présidentielle reportée au Sénégal, ont exigé sa « libération sans délai » au nom « de l’égalité de traitement »,

« Tous les candidats doivent être soumis au principe constitutionnel de l’égalité de traitement. C’est pourquoi la libération sans délai du candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye est une exigence populaire et respectueuse de la Constitution », indique le communiqué de Diomaye Président, la coalition qui le soutient.
Elle souligne également « la nécessité de libérer urgemment le président Ousmane Sonko, leader de l’opposition ».
M. Sonko est écroué depuis juillet 2023 pour appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État.
Bassirou Diomaye Faye est lui en détention préventive depuis avril 2023. Le fait qu’il n’ait pas encore été jugé et condamné est apparemment la raison pour laquelle sa candidature avait été retenue par le Conseil constitutionnel.
Fin janvier, l’Union européenne avait jugé « très important que les candidats qui ont été retenus par le Conseil constitutionnel puissent faire campagne en toute égalité » avec leurs adversaires.
Plusieurs dizaines d’opposants ont été libérés ces derniers jours, un geste d’apaisement du régime du président Macky Sall qui ne reconnaît pas l’existence de prisonniers politiques au Sénégal.
« Tout en se félicitant de la libération des détenus politiques », la coalition Diomaye Président « demande que tous les prisonniers politiques encore injustement incarcérés soient immédiatement libérés ».
La Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho) s’est félicitée dans un communiqué de la libération de ces personnes « injustement » détenues, pour certaines depuis plus de deux ans.
« Selon des sources concordantes, 664 détenus auraient recouvré la liberté et rejoint leur famille » entre jeudi et vendredi, selon la Raddho.
« Cette vague de libérations ne doit pas nous faire oublier que la plupart des personnes qui ont retrouvé aujourd’hui la liberté avaient été arbitrairement arrêtées et illégalement détenues dans des conditions extrêmement inhumaines », affirme le communiqué.
L’ONG juge « impératif, dans un pays dont la Constitution proclame que la personne humaine est +sacrée+ et +inviolable+ et que +l’État a l’obligation de la respecter et de la protéger+, que les conditions d’arrestation et de détention des personnes soient respectueuses de la dignité humaine ».
Le Sénégal est entré en crise début février à la suite du report de la présidentielle, initialement prévue le 25 février, au 15 décembre.
Cet ajournement a été invalidé jeudi par le Conseil constitutionnel qui a exigé que le scrutin se tienne « dans les meilleurs délais », une décision que s’est engagé à respecter le président Macky Sall, dont le mandat de cinq ans expire le 2 avril.

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