De l’amour a la haine

par pierre Dieme

On voudrait bien que ce pays change et qu’il prenne des couleurs plus gaies, plus chatoyantes et lumineuses comme ces perles qui irradient les folles étreintes intimes de personnes qui savent ce que signifie le bonheur de vivre sur terre. Excusez pour cette phrase aussi longue que les dix mois que le Chef veut s’offrir et qui pourraient compromettre, ces mois, la vie de détenus politiques qui rêvaient de respirer l’air du dehors et rejoindre qui une mère, qui un père, une épouse ou un époux.

Voire des copains ou des copines! Ce pays donc, qui a étrenné ses ponts, ses autoponts, ses hôpitaux son TER et son BRT, plutôt de nous offrir des ondes positives et nous éloigner de la monotonie, nous a plongés dans une suffocante grisaille .Au lieu des belles senteurs comme le thiouraye qui rendent si dingues les hommes, des gens préfèrent empester notre quotidien d’odeurs de gaz lacrymogène que des forces de défense et de sécurité balancent avec désinvolture à l’intérieur des maisons n’épargnant même pas les structures sanitaires et lieux de culte. Dans ce délétère environnement, mêmes les cœurs en ont perdu de leur enjouement pour célébrer la Saint Valentin. Ce beau pays a pourtant tout pour vivre dans une félicité paradisiaque. La bonne harmonie des religions, l’absence d’animosité ethnique, l’élégance à nulle autre pareille de nos gracieuses femmes qui peuvent être prudes et canailles selon les circonstances… Tout, vraiment, pour rendre heureux des Kaccoor comme votre serviteur !

Hélas, dans cette sinistrose et cette atmosphère stressante, même la vie artistique en a pris un sacré coup et les artistes sont devenus peu inspirés pour nous offrir les chansons canailles d’antan comme le « Bine-Bine » de Coumba Gawlo Seck, ou « Askanu Laobé » de Fallou Dieng voire le « Thiongolong » de Viviane Ndour.

Ça, c’était le Sénégal d’antan où il faisait bon s’encanailler et où les cœurs étaient en allégresse pour célébrer la fête de l’Amour. Ce Sénégal que le Chef dit avoir au cœur nous semble aujourd’hui divisé, invivable, tristounet. Des politiciens qui s’entredéchirent, des comploteurs qui soufflent à l’oreille du Chef pour « tuer » un opposant, des crapules devenues immensément riches par leur proximité du pouvoir. Des marabouts affairistes des fonctionnaires carriéristes et milliardaires, le système éducatif chahuté et la plus grande université du pays fermée depuis plus de six mois sans aucune perspective de réouverture, une Constitution constamment violée, une Justice aux ordres, des libertés piétinées… Avec ce tableau peu reluisant il faut avoir le cœur bien solide pour célébrer l’Amour.

Vivement le retour à ce Sénégal où il faisait si bon vivre !

kaccoor bi – le temoin

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