Le Collectif des universitaires pour la démocratie (CUD) s’engage à lutter pour la restauration de la République. Face à la presse, ils ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « tentative de conservation du pouvoir », par des voies antidémocratiques et anticonstitutionnelles. A cet effet, il exige principalement le respect du calendrier républicain et le « départ du Président Macky Sall à la tête du pays dès le 3 avril prochain comme le prévoit la Constitution.»
La maitresse de conférence en Sciences politique à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Ndeye Astou Ndiaye, rappelle d’emblée que cette crise est née de la décision du Conseil constitutionnel arrêtant et publiant la liste des candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024. « Dans la foulée, une liste a été publiquement contestée par un parti politique qui a vu son candidat écarté de la course. Pourtant, c’est sur la base des conclusions de la commission d’enquête qu’une proposition de révision constitutionnelle visant à prolonger le mandat du chef de l’État a été introduite et c’est cette proposition de loi constitutionnelle qui a servi de prétexte au président de la République pour décider l’annulation de l’élection présidentielle à travers un décret pris le 03 février dernier», a-t-elle dit.
A l’en croire le collectif dénonce cette forfaiture qui plonge le pays dans une crise inédite et s’engage à mener la lutte aux côtés de toutes les forces vives de la Nation et saisissent cette occasion pour appeler à la mise en place d’un Front républicain regroupant tous les organismes investis dans le combat (société civile, syndicats, ordres professionnels, etc.).
Parallèlement aux actions collectives auxquelles il sera amené à prendre part, « le CUD envisage de déployer diverse expertise de ses membres pour faire la lumière sur tous les aspects de cette crise (…) et met en place un ensemble d’observatoires qui auront pour objet les questions politiques, liées à la légalité, les questions économiques et sociales, à travers lesquels les universitaires produiront des contenus (vidéos dans les langues nationales notamment, articles de presse, etc.).», annonce la maitresse de conférence.
Avant de souligner que « le Collectif des universitaires pour la démocratie a également créé un Bureau du citoyen dont la mission est d’apporter une assistance multidimensionnelle à nos concitoyens en difficultés dans le contexte de la crise ».
Concernant de la fermeture de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le collectif exige l’ouverture de l’université. « La principale locomotive de l’enseignement et de la recherche au Sénégal sera privé de fonctionner presque sur une période de deux ans. Ce que nous pouvons faire c’est d’alerter les citoyens, partager les connaissances objectives avec les Sénégalais, participer à l’éveil des consciences parce que si les raison qui avaient présidé à sa fermeture sont les mêmes, on va aller vers l’ouverture de cette université qu’à partir le 15 décembre. Ce qui serait totalement inadmissible », a conclu Mme Ndiaye.
Gnima Ina Badji