La séquence politique qui s’est déroulée au Sénégal les 3 et 5 février 2024 a ébranlé les fondations de son histoire démocratique. Le président démocratiquement élu a interrompu unilatéralement le processus électoral, suscitant l’effroi au sein de la population. L’Assemblée nationale, dans une alliance improbable, a voté une loi constitutionnelle prolongeant le mandat présidentiel, violant ainsi les dispositions fondamentales de la constitution.
Cet événement place le Sénégal dans le cercle peu enviable des pays africains ayant vécu au moins un coup d’État, bien que celui-ci ait pris une voie constitutionnelle. Derrière le prétexte de garantir la paix et la stabilité, le pays a été témoin d’un coup d’État constitutionnel, remettant en question la démocratie et les principes fondamentaux de la République.
Face à ces actes déloyaux, les universitaires sénégalais ont décidé de ne pas se taire. Ils font front contre le bafouement des idéaux démocratiques, le piétinement des valeurs de liberté, dignité, et paix, ainsi que l’avilissement des institutions. Ils s’engagent pour la restauration d’un ordre constitutionnel équilibré, le respect du calendrier électoral, la liberté de manifestation et d’expression, la défense des droits des citoyens, et le maintien de la liberté de la presse.
Dans une déclaration sans concession, les universitaires sénégalais affirment leur engagement ultime : défendre la République. Cette résistance s’inscrit comme une réponse ferme aux multiples atteintes à la démocratie et aux droits fondamentaux, symbolisant une volonté collective de préserver l’intégrité politique et sociale du Sénégal.