Ce jeudi 8 février, la plateforme « AAR SUÑU ÉLECTION » a émergé comme une force unie, regroupant divers membres de la société civile au Sénégal. Ces acteurs de la société civile ont déclaré qu’ils ne resteront pas les bras croisés face à ce qu’ils considèrent comme une menace pour la démocratie sénégalaise. À cet effet, ils ont décliné leurs plans d’action pour lutter contre « le coup d’État constitutionnel de Macky Sall ».
Le premier volet de leur plan d’action, selon Babacar Gaye, est cette conférence de presse. « Il y a des actions sectorielles qui vont suivre. L’action est une réponse citoyenne et leurs droits ont été spoliés et agressés », a déclaré Babacar Gaye.
La semaine prochaine, ce mardi 13, une manifestation d’envergure est prévue, symbole de la réponse citoyenne de la plateforme contre la prolongation du mandat présidentiel. Des actions sectorielles et des grèves générales, annoncées par Babacar Gaye, sont également au programme, dans le but de montrer l’ampleur du mécontentement. La plateforme a également annoncé une action judiciaire avec des recours introduits pour contester le décret présidentiel. Ils ont affirmé que cette fois-ci, le Conseil constitutionnel ne pourra pas se défiler et devra déclarer la décision présidentielle inconstitutionnelle.
Les religieux qui participent à la lutte, par la voix du secrétaire de la Ligue des imams, Ismaila Ndiaye, ont mis en garde contre la prolongation du mandat présidentiel, appelant tous les Sénégalais à exprimer leur rejet de cette décision. « C’est une lutte pour faire entendre raison au président Macky Sall. Nous emprunterons toutes les voies pour manifester notre rejet de la prolongation de son mandat. On appelle tous les Sénégalais à montrer leur rejet de cette décision. On appelle tous les imams à se battre car cela peut engendrer des problèmes. »
El Hadj Malick Youm du SAEMS a annoncé une mobilisation sans précédent des syndicats de l’éducation. « Tous les syndicats de l’éducation viennent prendre part à cette plateforme suite à la forfaiture du président Macky sur le report des élections du 25 février 2024. Nous sommes là pour dire non à la forfaiture qui n’aura comme conséquence que de déstabiliser le pays. Nous lançons un appel à toutes les forces vives de la Nation afin que le président de la République puisse revenir à la raison. Demain à partir de 10 h, nous allons commencer par faire un débrayage dans toutes les écoles, et nous appelons tous les enseignants à respecter et à suivre ce mot d’ordre. »
Les protagonistes de la plateforme dénoncent unanimement le recul massif de la liberté et de la démocratie au Sénégal sous le président Macky Sall. L’indignation et le mécontentement étaient palpables lors de la rencontre, et ils ont lancé un appel à la mobilisation générale pour rétablir la stabilité dans le pays.
Pour Moundiaye Cissé, l’unité des 7 familles d’acteurs regroupées dans la plateforme, optant pour une stratégie commune face à ce qu’ils qualifient de coup d’État constitutionnel, est une force. « Le processus électoral est déjà entaché, et aujourd’hui on va vers le report de l’élection, ce sera le comble. Nous appelons à un sursaut national. Nous n’allons pas seulement nous indigner, nous irons plus loin ».
De son côté, Cheikh Mbow de COSYDEP a exhorté le Président Macky Sall à revenir sur sa décision de reporter les élections du 25 février. « Nous nous sommes levés ensemble pour nous battre contre ce qui se passe dans ce pays. L’élection est pour le peuple, nous nous sommes beaucoup investis et développés dans des activités et des programmes. Aujourd’hui, sur 10 jeunes, 8 sont en colère, ils ont besoin qu’on recrée l’espoir. Notre seule demande est que Macky Sall revienne sur sa décision d’arrêter les élections du 25 février. Cette crise que nous sommes en train de vivre a été déclenchée par la décision de Macky Sall ».
Ndeye Fatou Touré