Ce lundi 05 février 2024, tout le peuple sénégalais retient son souffle. Les députés convoqués à l’Assemblée nationale ce jour, sont appelés à examiner et à voter la proposition de loi portant report de l’élection présidentielle 2024. Si cette proposition de loi passe, le scrutin pourrait être reporté au 25 août 2024. Pour mettre la pression sur les députés, plusieurs partis et mouvements politiques ont appelé hier dimanche, à une grande mobilisation devant l’hémicycle. Pour dire non à ce qu’il appelle un « coup d’Etat constitutionnel ».
Alioune Tine, président d’Afrikajom center, appelle via X (ancienne Twiter) à « éviter le bain de sang ». « Il faut éviter le bain de sang et il faut également éviter le chaos et la vulnérabilité à ce pays », a-t-il écrit.
M. Tine appelle à « retirer le projet de loi sans délai et négocier de façon démocratique et consensuelle un nouveau calendrier électoral qui respecte les délais constitutionnels du mandat présidentiel ».
Le membre de la société civile invite à « Ne jamais oublier que la volonté du peuple est le fondement de la légitimité des pouvoirs publics. Le report brutal, non concerté et inconstitutionnel de la présidentielle à la veille de la présidentielle a plongé le pays dans la violence et l’incertitude ».
Il souligne que les révoltes et les violences sont souvent « les conséquences des violations de la Volonté du peuple, violation de l’exercice de la souveraineté et du droit de suffrage ».
Pour Alioune Tine, ce lundi 5 Février 2024, est comme le 23 juin 2011. » Nous sommes dans le même cas de figure que le 23 juin 2011, d’un conflit entre le peuple et ses représentants devant l’Assemblée, avec pratiquement les mêmes acteurs », avance-t-il.
Pour lui, « l’histoire qui se répète ». Donc, « il faut tirer les leçons des événements du 23 juin. La seule façon d’éviter les violences et le chaos c’est le retrait du projet de loi et la négociation d’un nouveau calendrier électoral », lance-t-il.
A en croire M. Tine, aucun régime ne peut survivre contre la volonté inébranlable du peuple. « Toutes les forces politiques et sociales doivent peser de tout leur poids pour le retrait immédiat du projet de loi, c’est ça la lucidité et pragmatisme politique. Aucun régime ne peut survivre contre la volonté inébranlable du peuple. On a déjà compté trop de morts, de blessés, de détenus, ça suffit, il faut désormais faire l’économie des violences de la rue et du chaos politique. Il faut se parler et s’entendre entre acteurs politiques et de la société civile pour changer les choses dans la paix. Au- delà de tout, le véritable enjeu c’est le désir ardent de changement, de changer un système politique et institutionnel vermoulu, en décomposition », argue-t-il.
Avant d’inviter à bannir « les coups de force et le recours excessif ». « On peut le changer par la négociation entre gens qui se respectent et s’estiment. Il faut bannir les coups de force et le recours excessif et récurrent des forces de défense et de sécurité pour réprimer , cesser d’ouvrir la voie à la violence et au chaos. Le Sénégal doit survivre aux ambitions politiques démesurées et irrationnelles », avance-t-il.
M. Tine de conclure : « La sagesse et la lucidité et par-dessus tout l’intérêt supérieur de la Nation doivent prévaloir. Préserver, la paix, la sécurité et la stabilité et l’unité nationale de ce pays passe par le retrait du projet de loi et la négociation d’un nouveau calendrier électoral ».