Vigilance !

par pierre Dieme

C’est un doux pays où il y faisait beau et bon vivre. La démocratie respirait, même s’il lui arrivait de s’essouffler. Mais elle vivait quand même et tenait à vivre. Cette belle démocratie, on nous l’enviait. La parole était libre, nos écrits, quoique irrévérencieux, restaient dans la bienséance par leur pertinence gouailleuse. Et voilà que la machine commença à se gripper.

La faute à des individus qui, dans leur frénésie à « tuer » un opposant, écrivirent un infect scénario que le plus parfait idiot ne pouvait admettre. Même si des gens, animés par une haine aveugle, ont voulu nous vendre le navet.

Des dizaines de morts, un pays divisé, des infrastructures saccagées et la plus grande université du pays fermée pour des raisons politiques pendant que l’arène de lutte ouvrait grandement ses portes en même temps que des casernes étaient construites en veux-tu en voilà. Celui qu’il voulait « tuer » (politiquement s’entend) est entre quatre murs et sa formation politique dissoute.
Mais lui et ses faucons ont oublié que l’on peut tout emprisonner sauf la pensée.

La formation du principal opposant tient debout et nargue ceux qui pronostiquaient sa mort ainsi que la réduction au silence de
ses animateurs considérés comme des suppôts de Satan.

Depuis sa cellule, le leader reste le maitre du jeu politique et avance ses pions qui font perdre le sommeil au pouvoir. Ce n’est plus l’Opposition qui appelle au report des élections. Déboussolés et divisés, même s’ils ne le laissent pas paraitre, ils imaginent des scénarii pour un report de la présidentielle car conscients qu’on
ne ferait qu’une bouchée de leur champion qui revendique plus de trois millions de parrains.

Même son épouse, future Première dame paraît-il, a participé à la
collecte ! La cellule qui l’accompagne se fait nommer Gab comme guichet automatique de banque. Ça veut tout dire…

Alors que les chances de leur champion se trouvent compromises et malgré l’appel au dialogue sincère d’une certaine société civile, c’est maintenant seulement que le Chef consent à dialoguer et ouvrir son palais à des messieurs et dames qui se disent spoliés.

A moins que les frustrés veuillent se faire crucifier, on ne voit guère ce qui pourrait sortir de cette audience après la publication de la liste des sept sages. Ou prétendus tels. Reprendre ce parrainage, c’est se retrouver avec une centaine de candidats au moins chaque Sénégalais s’imaginant un destin présidentiel. Le vin étant tiré, il faut le boire jusqu’à l’ivresse et tenir à date échue la présidentielle.

KACCOR, Le Témoin

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