J’ai entendu le Chef discourir sur l’équité sociale déclinée à travers sa gouvernance scabreuse et tortueuse. Pardon, sa gouvernance sobre et vertueuse. Cette politique d’assistanat social aurait donc transformé le quotidien des Sénégalais. Bien entendu dans le bon sens si bien que nos compatriotes vivraient beaucoup mieux qu’avant 2012. J’aimerais bien croire ceux qui propagent cela. On nous
cause de pistes rurales, de lampadaires, de bourses familiales et autres libéralités accordées à des ménages qui deviennent chaque année plus nombreux si bien que le Gouvernement cherche encore à nourrir ces « damnés de la terre » dont certains vivent pourtant sur des terres fertiles qu’ils peinent à mettre en valeur. Et en cette veille d’élection, toutes les structures dédiées à l’assistanat se
démultiplient pour aller « corrompre » ces ménages indigents dans le monde rural. Mais voilà, on aura beau essayer de voir sur les visages de nos compatriotes ce bonheur dont se gargarisent nos gouvernants, on ne découvre que désolation et tristesse. A contrario, fixez bien la frimousse de ceux qui arpentent les allées du Palais présidentiel, et vous verrez bien comment le pouvoir les
a transformés. Comme ils respirent la belle vie et la croquent à belles dents ! Ils sont si chics, si joyeux, si étincelants, si pimpants de grâce et d’allant. Ce contrairement à leurs allures de rustres d’il y a douze ans.
Cet embonpoint, c’est l’un de ces petits bonheurs que procure le fait d’être au pouvoir dans notre pays. Avec leurs thunes mal
acquis, ils se construisent des maisons dans la capitale et leurs patelins d’origine, s’offrent de belles voitures et de belles femmes pour les mecs, pendant que les bienheureuses élues subissent de belles transformations plastiques tout en se couvrant d’or. A comparer avec les conditions de vie de nos gueux et autres misérables qu’on prétend avoir rendus heureux avec des bourses de 35.000 francs par trimestre, on voit bien que l’équité sociale est
en marche !
C’est dans cette atmosphère morose que des gens viennent agiter un probable report de la présidentielle. Or, il faut absolument que les élections se tiennent à date échue. Si tant est que l’Opposition veut se débarrasser d’un pouvoir mal en point et qui pourrait se révéler plus dangereux qu’il ne l’est actuellement en cas de report.
« L’équité sociale », c’est également laisser le processus électoral suivre son cours. Le vin étant tiré, il faut le boire. Et tant pis pour les « frustrés ». Ce combat pour un report, c’est avant qu’il fallait le mener pas maintenant !
Par KACCOR, Le Témoin