Selon l’expert électoral Fréderic Kwady Ndecky, le bilan de la première étape du processus de validation des candidatures à la présidentielle du 25 février bouclée mardi dernier au niveau du Conseil constitutionnel a montré que l’étape du parrainage de 2024 n’aura pas donné mieux à voir qu’en 2019. Interpellé par Sud quotidien hier, vendredi 12 janvier, Fréderic Kwady Ndecky a déploré le fait que les mêmes questions sur la pertinence de ce système, dans sa conception actuelle, soient revenues avec acuité.
Le bilan de la première étape du processus de validation des candidatures à la présidentielle du 25 février consacré au contrôle des parrainages par le Conseil constitutionnel serait plus décevant que celui de 2019. L’avis est de l’expert électoral Fréderic Kwady Ndecky. Interpellé par Sud quotidien hier, vendredi 12 janvier, l’expert électoral a déploré la persistance des dysfonctionnements nonobstant quelques améliorations apportées à ce système lors de la dernière réforme de la loi électorale avec la réduction de nombre de parrains et l’introduction du parrainage par les élus. « L’étape du parrainage de 2024 n’aura pas donné mieux à voir qu’en 2019. Sur le plan quantitatif : sur 93 dossiers soumis, seulement 21 passent l’étape du parrainage. On est pratiquement dans les mêmes proportions, sinon pire, qu’en 2019 où 7 dossiers avaient été validés sur un total de 27 »
Poursuivant son analyse, l’expert électoral ajoute au sujet du bilan qualitatif de ce processus de validation des parrainages qu’«il n’y aura pas eu d’évolutions notoires, ou pas d’avancées du tout, puisque les mêmes questions sur la pertinence de ce système, dans sa conception actuelle, sont revenues avec acuité ». « La loi n’aura pas été mieux appliquée ni respectée puisque des électeurs sénégalais ont encore parrainé plusieurs candidats en violation de la loi électorale (si l’on considère les innombrables doublons externes rejetés pas la Conseil constitutionnel) », a fait remarquer Ndecky avant de lancer. « En définitive, le bilan de cette étape du processus aura été plus décevant que celle de 2019, puisqu’on s’attendait à ce que la dernière réforme de la loi électorale, notamment sa partie concernant le parrainage (réduction de nombre de parrains, parrainage par les élus, etc.) apporte quelques améliorations. Que nenni ! ». Poursuivant son diagnostic de cette première étape du processus de contrôle des candidatures à la prochaine présidentielle consacré à la validation des parrainages, l’expert électoral de marteler : « Les mêmes questionnements qu’en 2018/19 demeurent sur les motivations réelles derrière l’adoption d’un tel système. S’agit-il réellement d’un système permettant de réduire les candidatures fantaisistes, comme avancé par certains membres du régime en place, ou s’agit-il plutôt d’une astuce pour se choisir des concurrents… »
NANDO CABRAL GOMIS