L’économiste Meissa Babou est monté au créneau pour donner son point de vue sur le discours du Président Macky Sall au soir du 31 décembre. Dernier discours solennel à la nation qui lui a permis de revenir sur des aspects économiques de sa gouvernance. ‘’ Le dernier discours du président Macky SALL ce 31 décembre me laisse perplexe sur le plan économique. L’entendre dire que les investissements du secteur primaire ont été doublés ne correspond pas à la réalité.’’ En effet, dit-il, ‘’ notre agriculture qui peine à nous assurer le minimum est dans une léthargie qui nous enfonce dans une dépendance plus accrue. Si l’oignon et le poisson sont désormais importés du Maroc, le riz toujours de l’Inde, cela signifie que nous n’avons aucune capacité de résilience face aux menaces de l’écosystème mondial.’’ Mieux, ‘’ L’importation tous les ans de près de 800 000 têtes de moutons pour la tabaski sans compter les bœufs lors des cérémonies religieuses est un indicateur de notre vulnérabilité. Les camions de poissons au marché de pikine en provenance du maroc est inacceptable pour un pays qui plus de 700 kilometres de côtes poissonneuses.
Ces déficits cumulés grèvent nos réserves à cause des importations au niveau de la banque centrale et plombent en même temps le secteur secondaire de l’agrobusiness.’’
‘’Ce n’est pourtant pas le manque de moyens financiers mais plutôt la mauvaise vision qui est en cause’’
A l’en croire, l’augmentation exponentielle du budget de 2 700 milliards sous WADE à plus de 7 000 milliards en 2024 en plus des 14 500 milliards d’endettement sont la preuve d’une disponibilité financière très large. Toute cette manne financière n’a malheureusement pas relevé les défis sociaux de la nourriture, du chômage, de la santé et de l’éducation.
Pour Meissa Babou, les difficultés d’existence de nos concitoyens sont loin du bilan matériel reluisant que le président décrit dans tous ses discours. Il est regrettable après 12 années d’exercice du pouvoir de constater une pauvreté relative des différentes couches sociales à l’exception de rares privilégiés.’’ Autant de raisons pour clamer : ‘’Rien de nouveau sous son magistère qui n’a fait que continuer la dynamique Wadienne sauf qu’en 2012 ces types d’investissement étaient nécessaires. Les routes et les ponts, l’autoroute à péage, le grand théâtre, le monument de la renaissance, DDD, les TATA, les écoles et les centres universitaires étaient tous nécessaires et structurants.’’ À ses yeux, le coût de la vie, le chômage et les supposés détournements ont eu raison de ce fabuleux bilan de WADE dont l’échec le plus regrettable est la GOANA et la disponibilité de l’électricité. Le président Macky SALL devait apprendre de ces échecs pour engager une vision du développement autrement que dans la continuation du BTP.
Il défend qu’elle 2024, ‘’nous sommes encore dans les mêmes travers qu’en 2012 avec un chômage massif, une faible croissance, des importations en tout, une misère accrue et des détournements. Un cercle vicieux qu’il faudra rompre avec une stratégie souverainiste qui nous fera travailler et nous aidera à vivre dignement.’’ Terminant, il souligne qu’une ‘’approche inclusive du développement pour une résilience certaine face aux turpitudes de l’environnement international. Autrement dit, il nous faut changer de paradigme pour prendre en main notre destin avec le génie Sénégalais. Nous en avons les moyens.
Que Dieu préserve le Sénégal.’’
Bonne année