Candidate déclarée a la présidentielle de février 2024 : Aida Mbodj expose les grandes lignes de son programme

par pierre Dieme

Elle a toujours travaillé à être la première femme à diriger le Sénégal depuis qu’elle a créé son parti. C’’est la présidente de l’Alliance Nationale pour la Démocratie/ And Saxal Liggeey Aida Mbodj. Après avoir collecté le maximum de parrainages et déposé sa caution à la Caisse des dépôts et consignations (Cdc), l’ancienne parlementaire a franchi une nouvelle étape en dressant un programme Ô combien élogieux qu’elle compte dérouler si elle est élue au soir du 25 février prochain. «Renforcer le processus de décentralisation est notre première étape. Cela signifie davantage de responsabilités et de ressources pour nos collectivités territoriales. Nous voulons assurer non seulement un transfert de pouvoir, mais aussi une capacité accrue pour gérer ces nouvelles responsabilités avec efficacité. Nous impliquerons activement les citoyens, les groupes communautaires et les acteurs à la base dans l’élaboration des plans de développement locaux. Nous croyons en une gouvernance où les voix de nos communautés sont entendues et prises en compte », a fait savoir ‘’La Lionne du Baol’’.

«Renforcer le processus de décentralisation est notre première étape. Cela signifie davantage de responsabilités et de ressources pour nos collectivités territoriales»

A en croire l’ancienne ministre de la Femme sous le régime de Me Abdoulaye Wade, mettre en place des mécanismes pour augmenter les ressources financières des collectivités territoriales est impératif. C’est pourquoi, dit-elle, «nous voulons que nos collectivités soient autonomes, capables de financer leurs propres projets de développement locaux sans dépendre excessivement du soutien central. «La participation active des citoyens dans la prise de décision sera encouragée. À travers des consultations publiques, des forums communautaires et des plateformes en ligne, nous créerons des espaces où chaque voix compte. La transparence et l’accessibilité seront les piliers de notre engagement envers la reddition des comptes. Les contrats mutuellement bénéfiques entre collectivités locales et entreprises seront instaurés. Nous renégocierons les contrats d’entreprise en associant les communes pour garantir que les retombées de l’exploitation profitent directement à nos communautés locales», indique-t-elle.

«Nous renégocierons les contrats d’entreprise en associant les communes pour garantir que les retombées de l’exploitation profitent directement à nos communautés locales»

L’autre objectif fixé par la candidate déclaré, Aida Mbodj est de donner plus de responsabilités aux maires et présidents de conseil départementaux est notre objectif ultime. «Ils auront un accès direct aux recettes générées par la collectivité, ce qui garantira une gestion plus efficace et des décisions mieux alignées sur les besoins réels de nos communautés», promet-elle. Aida Mbodj a placé également la justice au cœur de sa vision. Selon elle, un pouvoir judiciaire indépendant, transparent et digne de confiance est essentiel pour l’édification d’un Etat de droit. Sur ce, elle a proposé des réformes en trois axes, dont la première est ‘’l’indépendance Individuelle du Magistrat». «Pour garantir l’indépendance individuelle du magistrat, nous nous engageons à réformer par exemple le mode de nomination du procureur de la République. Nous introduirons la possibilité d’appels à candidature, où des magistrats compétents seront choisis selon des critères transparents et objectifs. Cette transparence renforcera la confiance envers notre système judiciaire», espère-t-elle.

«Je place la justice au cœur de notre vision. C’est pourquoi, nous proposons des réformes en trois axes : l’indépendance individuelle du Magistrat, l’indépendance structurelle du pouvoir judiciaire et la restauration de la confiance du public envers la justice»

Aida Mbodj a déclaré que la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) sera un pilier de son engagement en faveur de l’indépendance structurelle du pouvoir judiciaire. «Le président de la république ne siègera plus dans le Conseil supérieur de la magistrature (Csm). Nous introduirons une motion démocratique en permettant l’élection de 50% de ses membres et la représentation d’autres segments de la société. Cela assurera une gouvernance plus transparente, où les magistrats seront activement impliqués dans les décisions cruciales», ajoute-t-elle. De plus, martèle Aida Mbodj, nous accorderons une plus grande autonomie de gestion aux structures juridiques. Pour la restauration de la confiance du public envers la justice, elle dira : «nous croyons en la nécessité d’une communication transparente. Ainsi, nous instaurerons une communication annuelle du procureur devant l’Assemblée Nationale. Cela permettra au public de comprendre les défis, les succès et les orientations du pouvoir judiciaire. La transparence renforcera la confiance, assurant à chaque citoyen que notre justice travaille pour le bien de tous».

«Nous mettrons sur pied à travers le Sénégal 5 Plateformes sylvo-pastorales qui intègreront toute la chaîne de valeur agricole. Ces structures seront gérées et exploitées par une société dédiée»

L’agriculture n’est pas en reste avec son slogan : ‘’le Sénégal Nourrit le Sénégal”. «Nous mettrons sur pied à travers le Sénégal 5 Plateformes sylvo-pastorales intégrées, pôles de transformation agroalimentaire et qui intègreront toute la chaîne de valeur agricole. Ces structures seront gérées et exploitées par une société dédiée. Nous investirons massivement dans la modernisation des systèmes d’irrigation, avec le concours du génie militaire. La maîtrise de l’eau n’est pas seulement une nécessité pour l’agriculture, c’est un investissement dans notre souveraineté alimentaire et la durabilité environnementale. Pour accompagner cette dynamique, nous donnerons un nouvel élan au Crédit Agricole, élargissant l’accès au financement pour les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs. Ces ressources permettront d’investir dans de nouvelles technologies et pratiques agricoles», a-t-elle détaillé. «Nous renforcerons ainsi la recherche au niveau de l‘Institut Sénégalais de Recherches Agricoles avec comme orientation l’adoption de cultures à cycle court, plus rentables, et de semences à haut rendement», martèle-t-elle.

«Notre vision est d’instaurer un système de santé robuste, accessible à tous, et ancré dans l’idée que la santé est un droit fondamental»

La santé de chaque citoyen est également une priorité pour la candidate déclarée, Aïda Mbodj. «Notre vision est d’instaurer un système de santé robuste, accessible à tous, et ancré dans l’idée que la santé est un droit fondamental. Nous avons défini des axes forts pour concrétiser cette vision audacieuse : faire de l’Assurance maladie une réalité générale, effective et quotidienne pour tous les citoyens. Pour cela, il faudra renforcer et réformer la Couverture Maladie Universelle ; réévaluer l’architecture médicale du Sénégal avec la formule ‘’Une commune, Un Centre de Santé’’, ce qui équivaudrait à ériger un Centre hospitalier dans chaque département et se traduirait à une meilleure allocation des ressources dans le domaine de la Santé ; améliorer la prise en charge hospitalière, en particulier les Services d’Urgence ; promouvoir des centres spécialisés pour traiter des maladies spécifiques, ce qui garantira une expertise concentrée et l’optimisation des processus hospitaliers ; relever les capacités de l’Ecole Militaire de Santé afin de pouvoir démultiplier le modèle de HMO dans toutes les régions du Sénégal ; renforcer la recherche médicale», explique-t-elle.

Service militaire obligatoire, politiques d’Emploi et d’Entreprenariat, utilisation des revenus pétroliers pour le développement, réévaluation des Contrats de Pêche sont les nombreuses mesures prises par Aïda Mbodj pour stopper le phénomène de l’émigration clandestine

La présidente de And Saxal Liguey a décidé aussi de mettre un terme aux vagues migratoires en mettant en œuvre quelques mesures non exhaustives comme, dit-elle, le service Militaire Obligatoire. «Nous croyons que renforcer le civisme et le sentiment d’appartenance au Sénégal est essentiel. C’est pourquoi nous rétablirons le service militaire obligatoire. Cette mesure vise à forger le caractère de la jeunesse sénégalaise tout en renforçant les liens avec la patrie», soutient-elle. Les politiques d’Emploi et d’Entreprenariat, l’utilisation des revenus pétroliers pour le développement, réévaluation des Contrats de Pêche sont entre autres les mesures annoncées par Aïda Mbodj pour lutter contre le phénomène de l’émigration irrégulière. Dans son programme, l’ancienne mairesse de Bambey a montré comment elle compte transformer le paysage éducatif au Sénégal. «Dans les deux prochaines années, nous mettrons en œuvre des plans d’actions concrets pour éradiquer les abris provisoires dans nos écoles. Chaque enfant mérite un environnement d’apprentissage sûr et propice», a-t-elle promis.

«Comment je compte transformer le paysage éducatif au Sénégal»

Selon elle, l’éducation de base sera gratuite et obligatoire. «Nous croyons fermement que chaque enfant a le droit à une éducation de qualité, quel que soit son milieu socio-économique. En rendant l’école primaire gratuite et obligatoire, nous éliminerons les obstacles financiers qui entravent l’accès à l’éducation. Nous introduirons l’enseignement des langues locales dès le cycle primaire. Cette mesure contribuera à préserver et à promouvoir notre riche patrimoine linguistique. De plus, nous intégrerons les technologies de l’information et de la communication (Tic) dans l’apprentissage. Nous accorderons une attention particulière au renforcement de l’enseignement technique et professionnel. Nous investirons dans la formation continue des enseignants, les doterons des ressources pédagogiques nécessaires et reconnaîtrons leur contribution essentielle à la société. Nous mettrons en place des programmes de bourses pour les étudiants méritants issus de milieux défavorisés. De plus, nous créerons des incitations pour encourager les meilleurs étudiants à poursuivre des carrières dans l’enseignement», énumère-t-elle. La culture, la diaspora, l’industrie, l’emploi des jeunes, sont entre autres les différents points évoqués par Aïda Mbodj dans son programme.

Mansour SYLLA

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