Participation d’Ousmane Sonko à la présidentielle : Course contre la montre ! 

par pierre Dieme

Le temps presse pour le candidat Ousmane Sonko. La coalition Sonko 2024 entend, par tous les moyens judiciaires et administratifs, faire admettre la candidature de son leader. Le procès sur le retrait des fiches s’est déroulé hier à Dakar. Une rude bataille judiciaire où on a confondu, dès l’entame, juges et parquet, juges et Agent judiciaire de l’Etat. Des arguments, tutti quanti, ont été mis en avant dans un marathon judiciaire qui caractérise les procès où des leaders politiques sont mêlés.

Le verdict est attendu ce jeudi 14. Le délibéré n’a pas pu sortir le même jour. Les juges ont besoin de réflexion et de temps. C’est leur droit. Car, ils ont en charge l’examen des conditions de radiation d’un candidat à la présidentielle, un sérieux candidat dont ses partisans comptent sur lui pour assurer les conditions de ruptures au niveau de la gestion des affaires publiques. Alors, ils se sont aménagés un délai de 48 heures pour dire le droit dans les conditions optimales de sérénité après avoir examiné tous les moyens de preuve.

Pour cela, les juges ne seront sans doute sensibles à aucune forme de pression que ce soit à l’intérieur du tribunal ou en dehors. Avocats, autorités publiques, partisans politiques et citoyens doivent éviter de penser que toute décision qui leur est défavorable n’est pas équitable. Car, c’est souvent ce que l’on observe. Personne n’est suffisamment élégant pour admettre de perdre. Alors, les juges savent qu’ils ne doivent pas se prononcer dans la précipitation. Alors, ils prennent leur temps.

Malheureusement, c’est ce temps qui manque aux politiques. Le 14, après le verdict, le délai va courir jusqu’au lundi prochain au moins pour un pourvoi devant la Cour suprême. Et celle-ci serait, alors, dans ce cas, obligée de vider l’affaire y compris quant au fond, si c’est nécessaire, c’est-à-dire en cas de cassation. Or, le 14, ils ne resteront que 12 jours au candidat pour le parrainage. Dans ce délai, la Cour suprême devra se prononcer le plus rapidement possible pour lui éviter la forclusion. Nous espérons que ça ne sera pas le cas pour éviter que la Justice ne soit pointée du doigt comme avoir été l’instrument majeur de l’élimination d’un candidat.

Dans tous les cas, la coalition a jusqu’au jour même du 26 a minuit pour déposer. Et on sait qu’elle n’aura pas forcément besoin du parrainage citoyen. Elle a assez de députés. Toutefois, on peut imaginer le stress qui anime tous les Patriotes ou anciens pastéfiens. Car, ils sont dans l’état d’esprit de supporters d’une équipe dont les conditions de qualification ou d’élimination ne dépendent pas d’elle. Il faudra compter sur d’autres acteurs.

Et là-dessus, ils ne maîtrisent rien. Y compris sur les règles du jeu judiciaire que seuls les initiés peuvent appréhender avec plus ou moins de bonheur. En l’espèce, comme c’est souvent le cas dans la vie, c’est le temps qui compte. Il devient alors trop précieux quand on sait que personne ne maîtrise le calendrier judiciaire. Mais, nous osons espérer que les juges tiendront compte des contraintes liées aux exigences électorales. 

Assane Samb

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