On n’a pas encore le taux de participation des travailleurs aux élections de représentativité syndicale qui se sont déroulées mardi sur l’étendue du territoire national. Mais il pourrait être plus faible qu’au scrutin de 2011 où le taux tournait autour de 35, 26% pour 164.660 inscrits ou à aux élections de 2017 qui avaient enregistré un taux de participation de 28,5% pour 253 124 inscrits.
Selon plusieurs sources contactées par le journal Le Témoin, il n’y a pas eu de rush au niveau des bureaux de vote éparpillés à travers le pays. Douze centrales étaient en lice pour gagner les suffrages des 316 mille électeurs syndiqués pour choisir les centrales devant les représenter à la table des négociations avec le Gouvernement.
Cette désaffection ou ce désintérêt des travailleurs pour ces élections s’explique, selon un spécialiste du monde du travail, par le fait qu’ils ont décidé de sanctionner les centrales syndicales.
« La réalité du monde du travail est que de plus en plus les travailleurs ne se reconnaissent plus dans les centrales qui ne pr ennent plus en charge leurs préoccupations. Les centrales ne sont plus en ordre de bataille pour défendre les travailleurs. Elles sont en déclin. Les travailleurs se retrouvent plus dans leurs syndicats de base qui déclenchent souvent des grèves et prennent en charge leurs doléances exprimées à travers des plateformes revendicatives. Cette situation de défiance découle du fait que les centrales syndicales ont signé un Pacte de stabilité sociale avec le Gouvernement en 2014-2015 dans le sillage de la 1ère conférence sur le dialogue social pour observer une entente qui les empêche de déposer des préavis de grève. S’agissant des élections d’aujourd’hui (Ndlr, mardi) le Saemss d’El Hadji Malick Youm a soutenu la Cnts-Fc, le Cusemss a soutenu l’Unsas mais, malgré les consignes de ces syndicats, ce n’est pas évident que leurs membres aient voté pour les centrales » souligne la source du journal.
AYOBA FAYE