La Sonacos vit des heures difficiles. Au manque de graines d’arachides, s’ajoute l’arrêt total des usines de Diourbel, Ziguinchor, Kaolack et Louga. L’entreprise est à la croisée des chemins. Elle a besoin d’argent qu’elle peine à trouver.
«La Sonacos est sous perfusion», disait Thierno Alassane Sall après la nomination du directeur de la société, Modou Diagne Fada dans le gouvernement. Un tour dans les usines donne raison au parlementaire parce que les travailleurs se tournent les pouces en attendant l’arrivée d’hypothétiques graines. Le directeur général de la Sonacos rencontre ce matin les syndicalistes au siège de l’entreprise, sise à Dakar. Kibily Touré, qui a reçu plusieurs alertes, veut avoir un aperçu sur la situation de la société qu’il dirige depuis le 3 octobre dernier. Il sera, ensuite, en visite de travail au niveau des différentes usines que compte la Sonacos. Ce sera une occasion pour le directeur général de se rendre compte de l’état dans lequel se trouve son entreprise qui, il faut le dire, va inexorablement à l’eau. A moins d’un plan de relève plus huilé. En effet, les machines sont à l’arrêt. La plupart des travailleurs se tournent les pouces. La situation est grave. Et si, on n’y prend garde, alertent les syndicalistes, «l’entreprise va fermer ses portes».
Les syndicalistes décortiquent la situation
Et Thiembaye Ndiaye, le secrétaire général adjoint du syndicat des corps gras, affilié à la Cnts/Fc décortique le mal : «Les travaux de fin de campagne qui devaient être faits ne le sont pas jusqu’à présent. La Sonacos est à la croisée des chemins. Elle a besoin de 20 milliards pour fonctionner. La procédure pour rentrer dans les fonds est trop lente. La Sonacos a deux problèmes principaux. Il s’agit de la collecte des graines d’arachides qui fait défaut depuis quelques années, il faut irrémédiablement corriger cet impair. L’outil de production doit être revu pour être rentable. Dieu a fait que le nouveau directeur général a, dans le passé, voulu être le repreneur lorsque la société a été privatisée en 2004. Il faut que des mesures urgentes soient prises. Sinon, ce sera très compliqué pour la société.»
Malick SY