«Walf a obtenu 0/20», selon le ministre

par pierre Dieme

Le ministre de la Communication n’est pas dans la logique de remettre le groupe de presse Walf dans ses droits. C’est en tout cas ce que démontre l’audience qu’il a accordée, hier, à Me Cheikh Niass et sa délégation. Se défaussant sur des arguments peu convaincants, il a proposé des contrats de partenariats pour solder les 50 millions.

Après avoir reconnu son tort, en plus des instructions de la haute hiérarchie, Me Moussa Bocar Thiam a reçu, hier, en audience le Président directeur général du groupe de presse WalFadjri pour le rétablir dans ses droits. A la surprise générale, Me Cheikh Niass et sa délégation sont rentrés bredouilles. «Les débats tournaient autour de l’aide à la presse. Nous avons été lésés lors de la distribution. Le ministre a clairement dit que son ministère n’a plus d’argent. A la place de nous remettre notre chèque, il a proposé un contrat de partenariat», confie Me Cheikh Niass, contacté par Walf Quotidien.

Selon lui, Me Moussa Bocar Thiam a signifié à la délégation qu’il est dans l’incapacité d’honorer les instructions de la hiérarchie. L’autorité, dit-il, précise que les caisses de l’Etat sont mal en point. «Nous lui avons rétorqué que les comptes de Walf sont déficitaires. On pensait repartir avec un chèque. Mais, lui, il promet des contrats de partenariat beaucoup moins que ce qu’il nous doit, à savoir les 50 millions de francs Cfa. Nous sommes repartis déçus. Le combat continue», dénonce le Président directeur général du groupe de presse Walf. «Il ne peut pas recevoir des instructions, puis refuser de s’acquitter. Force est de constater qu’il refuse d’honorer les instructions de sa hiérarchie», ajoute Me Cheikh Niass.

«Walf a obtenu 0/20», selon le ministre

Le patron de presse, même s’il ne rejette rien, assimile les propositions du ministre à des propos politiques. Il demande à Me Moussa Bocar Thiam de mettre quelque chose de concret sur la table. «Ce sont des paroles en l’air. Il n’y aura pas de suite. Nous avons été lésés de 50 millions, les autorités l’ont reconnu. Nous avons interpelé le chef de l’Etat qui a saisi le ministre. Nous exigeons notre chèque», lance Me Cheikh Niass. Selon lui, le ministre s’est basé sur des critères tels que «le contenu de la ligne éditoriale, la place des informations régionales, la pertinence et la diversité des sujets traités, la place du reportage et de l’enquête, la qualité du son et des images», pour déterminer la répartition de l’aide à la presse. En conclusion, déplore Me Cheikh Niass, Me Moussa Bocar Thiam a estimé que Walf n’a pas respecté ces conditions. «Il nous a fait savoir que Walf a obtenu 0/20 à cause de sa ligne éditoriale», déplore-t-il.

Ces exigences du ministre ont poussé la délégation à demander la publication de la liste des organes de presse bénéficiaires et les montants. «Ils ne veulent pas le faire. Il y a des organes de presse qui ont reçu beaucoup plus que Walf alors qu’ils n’ont pas autant de médiums que notre groupe. L’argent a été mal distribué. C’est cela la vérité. L’aide à la presse est du droit comme la bourse l’est pour l’étudiant. Ce n’est pas parce que l’étudiant est turbulent, qu’on doit lui retirer sa bourse», explique-t-il. «J’interpelle le chef de l’État. Aujourd’hui, l’argent alloué à l’aide à la presse a été bouffé. Nous avons reçu moins de 1 % du montant de plus de deux milliards. Le groupe Walf, avec tous les supports, a touché moins de 1 %. Ce qui est anormal», ajoute-t-il.

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