Le début de la campagne de commercialisation de l’arachide de cette année n’augure rien de bon. Pour cause, le prix au plancher fixé à 280 francs Cfa le kilogramme n’est pas approuvé par certains producteurs qui risquent de vendre leurs graines aux exportateurs ou au niveau du marché noir. Ce qui ne va pas arranger les huiliers notamment la Sonacos.
La campagne de commercialisation de l’arachide a officiellement démarré hier, jeudi 30 novembre. Pour cette année, le prix plancher du kilogramme d’arachide est fixé à 280 francs CFA. Un prix consensuel selon le Premier Ministre, Amadou Ba qui présidait le conseil interministériel consacré à la campagne de commercialisation de l’arachide 2023- 2024.
Cependant, l’annonce du prix d’achat du kilogramme d’arachide a provoqué l’ire chez certains paysans notamment ceux du bassin arachidier qui déclarent être déçus de cette « décision unilatérale et discriminatoire » et menacent de tourner le dos aux opérateurs du pays et de vendre leurs graines d’arachides aux plus offrants, notamment des Chinois.
De leurs côtés, les opérateurs privés stockeurs et transporteurs ont demandé à l’État de rembourser les dettes de 2022 qui sont estimées à 71 milliards de Fcfa. Selon le porte-parole de la fédération nationale des opérateurs privés stockeurs et transporteurs (FNOPS/T), Cheikh Tall, ceci permettra d’éviter des blocages au niveau des banques et facilitera du côté des opérateurs la mise à disposition de moyens financiers pour entrer convenablement dans la campagne de commercialisation de l’arachide.
Comme les campagnes précédentes, cette situation risque de constituer un frein pour les huiliers. Car, les producteurs vont préférer vendre leurs graines aux Chinois qui offrent le meilleur prix. Malgré les mesures prises par le gouvernement pour un bon déroulement de la campagne de commercialisation des récoltes, cette année encore, on risque d’assister à une « guerre des graine» entre producteurs, exportateurs et huiliers. Donc, l’Etat doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour bien réguler le marché.
Ndeye Aminata CISSE