Les députés qui ont aussi dénoncé les nombreuses interdictions de marche. Ils ont rejeté les prétextes des autorités administratives qui ont souvent invoqué, dans la plupart des cas d’interdiction, les risques de trouble à l’ordre public. Le ministre de l’Intérieur n’a pas été du même avis que les députés de l’opposition. Me Sidiki Kaba a jugé faible le taux d’interdiction des manifestations publiques au Sénégal.
Seules 108 des 4.828 demandes d’autorisation de manifestations déposées en 2018 auprès des autorités administratives exerçant leurs fonctions sous la tutelle du ministère de l’Intérieur ont été rejetées, ce qui donne un pourcentage d’interdiction de 2,24 %, a déclaré M. Kaba. En 2019, a-t-il dit, 75 des 5.535 demandes d’autorisation de manifestations ont été rejetées, soit un taux d’interdiction de 1,36 %.
En 2020, a indiqué le ministre de l’Intérieur, les autorités administratives ont opposé une fin de non-recevoir à 109 des 2.516 demandes d’autorisation de manifestations. Le taux d’interdiction était de 4,33 %. Cent dix-neuf demandes sur 6.256 ont fait l’objet d’un rejet en 2021, avec un taux d’interdiction de 1,95 %, selon Sidiki Kaba.
‘’Il appartient aux autorités administratives d’apprécier les demandes en tenant compte de la situation de chaque localité’’, a-t-il indiqué, soulignant que ‘’si la manifestation est un droit constitutionnel, elle s’exerce impérativement dans des conditions pacifiques, conformément à […] la charte fondamentale’’. Me Sidiki Kaba parlait sans doute d’un pays autre que le Sénégal…