Dr Abdourahmane Diouf, leader du parti Awalé et candidat déclaré pour la prochaine élection présidentielle estime que l’élection présidentielle se gagnera au second tour. « Je précise au passage qu’au-delà de ces démonstrations de force dont on parle avec des déclarations dithyrambiques, il n’y a pas la possibilité de passer au premier tour, il n’y a aucun candidat à l’heure actuelle qui peut passer au premier tour à cette élection présidentielle. C’est ma conviction et c’est ce que le terrain démontre », a-t-il dit sur le plateau du Jury du Dimanche.
« Et sur quoi vous vous basez ? ». En réponse à cette question, il a expliqué : « je me base sur la réalité du terrain, je me base sur les rapports de force. Je précise qu’à notre avis, l’élection présidentielle à venir n’est pas une élection d’argent. C’est une élection de discours, c’est une élection de programme, c’est une élection de parcours. Je pense que nous remplissons toutes ces conditions.
Et les choses vont se clarifier au lendemain de la sélection par le Conseil constitutionnel des candidats qui seront définitivement à l’heure actuelle ». Selon lui, il y’a un élément inédit, c’est qu’ils ne sont pas dans le cadre d’une élection présidentielle où il y a un président sortant qui défend un bilan. « Le président sortant a toujours une prime. C’est d’habitude facilement 30-35%. Mais le président sortant, il a un candidat qui se défend. Il peut défendre son bilan. Mais le président sortant, Macky Sall, n’est pas Amadou Ba.
Et Amadou Ba n’est pas le président Macky Sall. C’est vous qui nous rappelez tout le temps que l’élection présidentielle, c’est la rencontre entre un homme et son peuple. Je ne suis pas sûr qu’un candidat de substitution présente les mêmes garanties qu’un candidat originel. Chacun y viendra avec son parcours, avec son discours, avec son programme, avec son charisme, avec sa façon de s’adresser aux Sénégalais. Et c’est là où on verra les avantages comparatifs », estime l’invité du Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio.
« Si Amadou Ba veut faire campagne sur la continuité, il se donne lui-même les moyens d’être battu très facilement »
S’adressant à Amadou Ba, il a renseigné que la continuité est un malus extrêmement important pour le candidat de Benno. « La continuité va le tirer vers le bas. Et il est en train d’ailleurs de s’en rendre compte. Vous allez voir très rapidement que l’enthousiasme médiatique créé par le choix d’Amadou Ba à l’époque est en train même de s’estomper. Parce que la réalité du terrain doit montrer au candidat Amadou Ba qu’il doit aller à la rencontre des Sénégalais et leur dire ce qu’il a envie de faire pour le Sénégal. Est-ce que vous, journalistes politiques, vous avez déjà entendu Amadou Ba nous dire « Moi, Amadou Ba, je veux être président de la République du Sénégal » ? Je n’ai pas encore entendu. « Moi, Abdourahmane Diouf, je veux être président de la République du Sénégal » « Moi, Abdourahmane Diouf, j’ai écrit un petit ouvrage où je fais ma déclaration de candidature » « Moi, Abdourahmane Diouf, je prépare un programme »… « Je suis allé sur le terrain avec mes équipes, j’ai cherché le parrainage » « Donc je suis suffisamment motivé pour dire aux Sénégalais, observez-moi, écoutez-moi, regardez-moi »
« Jaugez-moi, évaluez-moi pour voir si j’ai les épaules pour être président de la République » Mais le candidat de la continuité ne l’a pas encore fait. Et encore s’il devrait le faire. On allait aller sur la continuité sur quoi ? Sur la continuité sur l’immigration irrégulière. Vous pensez que c’est ce que les Sénégalais demandent ? On va aller sur la continuité pour un régime qui est arrivé en 2012 au pouvoir avec un taux de chômage de 13% et qui va quitter le pouvoir en 2024
avec un taux de chômage de 23%, 10% de plus selon leurs propres chiffres. Est-ce qu’on va aller à la continuité avec un pouvoir qui met tous les jeunes d’un parti politique dans les prisons ? », s’interroge le leader du parti Awalé. Selon lui toujours quand vous avez un régime pareil, quand vous avez un bilan pareil, c’est un peu même indécent de demander qu’on vous donne la continuité. « La continuité de tout ça, c’est une société sénégalaise, un pays qui n’est pas industrialisé. La continuité, c’est 90% de nos besoins qui sont encore importés. C’est une absence de politique culturelle. C’est tout ça la continuité. Mais maintenant, s’il veut faire campagne sur la continuité, bravo à lui, mais il se donne lui-même les moyens d’être battu très facilement ».
Cheikh Moussa SARR