Le budget du ministère du commerce, de la consommation et des Petites et moyennes entreprises est arrêté à 26 309 257 915 F Cfa. Il a été examiné, ce jeudi à l’Assemblée nationale et défendu par Abdou Karim Fofana. Ce dernier a été interpellé par les députés sur plusieurs questions comme les prix des denrées de première nécessité et de la comparaison avec d’autres pays. Sur ce point, le porte-parole du gouvernement a rappelé la conjoncture internationale difficile qui n’épargne aucun Etat et impacte même notre propre production locale. «En économie, la comparaison des périodes et des espaces géographiques est toujours de mise. Les efforts consentis par l’Etat ont permis d’arriver à la stabilisation des prix de certains produits, notamment ceux qui sont restés sous le régime de l’administration des prix. La Côte d’Ivoire, dont on pense qu’elle consomme moins de riz, fait partie des trois pays de l’Afrique de l’Ouest les plus grands importateurs de riz avec 1,1 million de tonnes derrière le Sénégal et le Bénin qui sont respectivement à 1,3 et 1,6 million de tonnes», a-t-il dit.
«Les efforts consentis par l’Etat ont permis d’arriver à la stabilisation des prix de certains produits, notamment ceux qui sont restés sous le régime de l’administration des prix»
Toutefois, le ministre a reconnu que le prix du riz a beaucoup évolué, en indiquant qu’il était à 450 dollars la tonne entre 2022-2023 et à 640 dollars, aujourd’hui. «Le vrai combat au sujet du riz brisé ordinaire, c’est moins son prix que l’approvisionnement sur le marché international, si bien qu’il n’est pas exclu que certains pays n’arriveront pas à y accéder d’ici à la fin de l’année. Si aujourd’hui, il est possible d’avoir le kilogramme de ce riz qui est consommé par 80% des Sénégalais à 325 FCFA, à Dakar et un peu plus dans les autres régions à cause du différentiel transport, c’est parce que l’Etat a fait plus d’efforts que d’autres pays dans ce sens», rassure Abdou Karim Fofana. Sur la question relative aux contrôles, le Ministre a fait noter qu’avec la loi sur la libéralisation intervenue en 1994, le département a connu un déficit d’effectifs pour réaliser le contrôle de façon effective.
«Si aujourd’hui, il est possible d’avoir le kilogramme du riz brisé qui est consommé par 80% des Sénéga lais à 325 FCFA, à Dakar et un peu plus dans les autres régions à cause du différentiel transport, c’est parce que l’Etat a fait plus d’efforts que d’autres pays dans ce sens»
Ainsi, poursuit le ministre et porte-parole du gouvernement, il n’y a que 60 agents du contrôle économique pour couvrir toute la région de Dakar qui compte environ trente mille (30 000) commerces selon les estimations, soit un agent pour 500 commerces et une visite toutes les 5 semaines. «Avec les volontaires de la consommation, il est possible d’arriver à un agent pour 50 commerces, soit en moyenne un contrôle par semaine pour l’évolution de la qualité du service», souligne-t-il. Par rapport aux marchés et aux magasins de stockage, le ministre est du même avis que les députés sur la nécessité de renforcer les moyens du Département pour prendre en charge la problématique du stockage des produits agricoles et de la modernisation des marchés. Il a précisé que, pour la phase pilote, la cartographie est disponible et les études réalisées font état de 105 centres de stockage nécessaires pour couvrir toutes les régions du pays, mais le processus est ralenti dans cette période d’inflation où la priorité reste le pouvoir d’achat des populations.
«Au Sénégal, il y a 1,9 million de consommateurs domestiques abonnés à la Senelec et les 1,6 million ont des factures qui ne dépassent pas 25 000 F, ils sont dans la tranche sociale et paient le KW/h à 91 F. Ce sont seulement les 600 000 autres qui paient au-delà de 25 000 F»
Poursuivant son propos, le ministre soutient que l’option du Gouvernement est de travailler à ce que les Sénégalais puissent supporter et dépasser cette période dans laquelle tout le monde est engagé à prendre sa part de la facture de l’inflation qui, plus est, se trouve saisonnière. Quid du tarif de l’électricité ? Le ministre explique : «au-delà de l’inflation et de l’importation des hydrocarbures qui sont des éléments considérables, il est important de noter que les Sénégalais sont victimes des habitudes de consommation. L’augmentation de revenu crée naturellement des conditions particulières de facturation avec la multiplication des matériels électoménagers utilisés. Au Sénégal, il y a 1,9 million de consommateurs domestiques abonnés à la Senelec et les 1,6 million ont des factures qui ne dépassent pas 25 000 F, ils sont dans la tranche sociale, exonérés de la TVA et paient le KW/h à 91 F. Ce sont seulement les 600 000 autres qui paient au-delà de 25 000 F». A l’en croire, les abonnés, dont les consommations restent dans la tranche sociale, continuent à bénéficier de la subvention.
«Depuis le début du mois de mars, la Commission nationale de Régulation du Loyer a enregistré plus de 9000 appels, dont 2742 réclamations et plus de 2110 contentieux qui ont été réglés au mois de septembre 2023»
Par rapport à la question des loyers, le Ministre a souligné que la Commission nationale de Régulation du Loyer (CONAREL) fait un important travail et, depuis le début du mois de mars, il a été enregistré plus de 9000 appels, dont 2742 réclamations et plus de 2110 contentieux qui ont été réglés au mois de septembre 2023. «Les locataires sont, en ce sens, soulagés depuis l’arrivée des mesures prises sur la baisse des loyers, lesquelles mesures sont précédées par des décisions fortes de réduction des impôts sur les loyers de 30% pour les propriétés bâties, de façon à ce que les bailleurs puissent se sentir accompagnés. Pour la plupart des cas au Sénégal, les immeubles sont amortis sur dix (10) ans alors que, normalement, cela devrait aller jusqu’à vingt (20) ans selon les règles de la comptabilité», conclut-il.
Mansour SYLLA