Business politique

par pierre Dieme

A qui reviendra le palme ? Chaque jour, la presse nous renseigne que l’un d’entre eux a battu le record de parrainages. Et le lendemain, un autre fait tomber le record. C’est ainsi depuis le début des parrainages que le camp du pouvoir a transformés en foire pour exposer la plus belle bête.

Personne ne sait lequel d’entre eux l’emportera. Le tout est annoncé à travers un fort matraquage publicitaire. A quelle fin ? Eux seuls savent. Ceux qui s’illustrent le plus dans ce jeu de dupes sont pour la plupart des affairistes et des transhumants. Lors des tournées du Chef, tout le monde veut également être celui qui a le plus mobilisé.

Et à suivre les «Unes» de la presse de ce charmant pays qui compte plus de 50 journaux dans les kiosques chaque jour (en réalité la plupart ne paraissent que sous forme de Pdf !), on s’y perd facilement. Sur le même terrain, il arrive que quatre voire dix plaisantins se disputent et s’approprient le titre de champion de la mobilisation. Des pratiques que l’on ne trouve qu’au Sénégal où la politique est devenue un véritable business avec des acteurs que rien ne différencie des filles de joie qui racolent sur les artères de la ville. Parce qu’au terme de ce racolage où elles exposent leur charme, elles veulent toutes rentrer avec le magot.

Ce sont les mêmes pratiques qui ont cours sur le terrain de la politique avec les opérations de parrainages et mobilisations qui foisonnent lors des tournées du Chef ou de son candidat. Dans cette débauche d’énergie, on ne voit hélas que la coalition au pouvoir et particulièrement l’armée mexicaine et les mouvements qui sont en réalité de véritables mercenaires de la surenchère et dont le seul objectif est de recevoir des privilèges sous forme de postes ministériels ou de directions d’établissements publics. Tous ces gens veulent taper dans l’œil du candidat toutou pour le cas où il serait élu. Aucun des actes qu’ils posent n’est gratuit.

Des gens sans relief n’hésitent pas à quitter avec fracas les allées du pouvoir, gesticuler sur le thème « rappelez-moi ou je fais un malheur » et revenir après avoir reçu une sucette. Montrant ainsi leur caractère abject. D’autres se glorifient d’être des renégats, exhibant sans fausse pudeur l’objet de leur félonie.

Rejoindre le camp où l’argent circule et où on octroie des privilèges en emportant les parrainages de celui qui vous faisait confiance, y a pas plus malsain que cette forfaiture voire cette félonie. Le pire c’est que le camp du pouvoir ose se glorifier de ces imbéciles qui ont trahi ceux qui avaient placé leur confiance en eux !

KACCOOR BI – LE TEMOIN

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