Des Dakarois impatients de parrainer Ousmane Sonko (Reportage)

par pierre Dieme

À moins d’un mois de la clôture des collectes de parrainages, les Sénégalais ne semblent pas très emballé du déroulement de cette procédure qui est une étape cruciale avant la présidentielle. Certains Sénégalais déclarent ne pas être au courant des parrainages. D’autres plus avertis de l’actualité politique révèlent qu’ils sont au courant, mais ne se sentent pas concernés.  Sur le terrain, la plupart des Dakarois attendent de parrainer l’opposant Ousmane Sonko.

Assis dans le jardin public de Niary Tally, journal à la main, Ahmed Diouf, la quarantaine environ, soutient : « Il ne peut pas y avoir d’engouement, parce que les parrainages ne sont pas en train de se dérouler comme il faut. Personnellement, je ne me sens pas concerné parce que mon leader, celui de toute la jeunesse consciente, n’a pas encore reçu ses fiches. Sans lui dans la course, rien ne bougera. Je n’ai pas reçu la visite de leaders ni personnellement ni dans mon quartier, mais des militants de certains partis mon approchés pour essayer de me soudoyer pour gagner mon parrainage. Mais c’était peine perdue. »

Arborant dans le même sens, Moussa, trouvé devant une boutique de matériel électronique, sis les deux voies Niarr Tally affirme: « le manque d’engouement noté par rapport à la collecte des parrains est justifié. Le pays est sens dessus-dessous, rien n’est normal. Nos cartes sont les seules armes que nous détenons pour en finir avec cette dictature. Pour l’instant focus sur la présidentielle, tant que tous les candidats ne sont pas traités de la même façon, on peut oublier les parrainages. Des leaders de partis, tout comme leurs militants, sont sur le terrain, j’en connais même certains qui résident le même quartier que moi, mais ils se fatiguent, ils n’auront même pas la moitié. Les Sénégalais ne les connaissent pas. Pour que le parrainage se ressente, il faut la participation de l’élu du peuple…»

Ce jeune homme, habillé en chemise grise et en pantalon noir sous le couvert de l’anonymat, estime que les Sénégalais n’en ont rien à cirer des parrainages. « Il y a plus important que les parrainages, c’est la participation du candidat du peuple. La collecte des parrains, c’est une façon de leurrer les gens et ça les Sénégalais l’ont très tôt compris. Ces politiciens, qui se pavanent dans les rues avec leur soit disant militant, se fatiguent, ils dépensent leurs énergies et leurs argents dans l’air. Le peuple est éveillé, il n’a rien à cirer de ces parrainages. »

Le parrainage qui a démarré le 27 septembre tire vers sa fin et pourtant le détachement des populations reste intact malgré les efforts des leaders de partis et de leurs militants sur les terrains.

Cécile Sabina Bassene

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