Pds : Révélations autour d’un retour au pays natal de Wade-fils

par pierre Dieme

Rentrera, rentrera pas. Karim Wade maintient le suspense, en dépit de sa déclaration de candidature. Depuis Doha, le cheval du Pds peaufine ses stratégies, multiplie les contacts, recolle les morceaux. À en croire Bès bi Le Jour, l’ancien ministre est, cependant, surveillé par le pouvoir qui redoute sa «puissance financière».

Karim Wade, candidat déclaré par ses partisans à l’élection présidentielle du 25 février 2024, continue de maintenir le suspense sur sa participation. Il a été rétabli, en même temps que Khalifa Sall, pour devenir éligible. Mais il ne dévoile pas encore ses intentions, prolongeant le doute sur sa participation à ce rendez-vous, après avoir raté celui de 2019. Sa déclaration de candidature est celle de 2015, à la veille de sa condamnation par la Crei. Depuis, il ne communique qu’occasionnellement. Mais tente de gérer l’héritage du père qui n’est plus ce qu’il fut. Depuis quelques semaines, il émerge la tête avec des faits et gestes qui suggèrent un retour imminent, longtemps rabâché. Mais Karim reste énigma-

tique. Il est discret. Même dans son entourage le plus proche, on ne maitrise pas trop ses agissements. «Il parle directement avec certains d’entre nous. Mais avec d’autres, il semble se méfier encore. Mais ne vous en faites pas, il gère le parti», soupire un responsable libéral. Le père lui a passé la télé- commande depuis long- temps. Et il en a zappé parmi les caciques libéraux. D’autres aussi l’ont zappé pour rejoindre le régime de Macky Sall.

Tentative de reconstitution du noyau

Karim refuse systématiquement de se prononcer. Cette attitude de l’exilé de Qatar sème le doute au niveau de ses probables adversaires. Récemment, dans un tweet qui lui est attribué, l’ancien ministre des Transports terrestres se félicite du choix porté sur Maguette Sy, pour superviser la collecte des parrainages pour le candidat du Parti démocratique sénégalais sans préciser qui est ce candidat. Mais Maguette Sy confiait : «Les parrainages citoyens qui vont être collectés à partir de lundi 9 octobre le seront bien pour le candidat Karim Wade». Pour tester sa côte de popularité, Wade- fils a choisi le parrainage citoyen alors qu’il pouvait opter pour le parrainage des députés, le Pds à lui seul ayant au moins entre 25 et 27 élus. Arithmétiquement en mesure de parrainer deux candidatures ! Toutefois, en dépit de son exil et de la stratégie d’ombre qu’il adopte, Wade-fils conserve une influence réelle au sein du landerneau politique sénégalais. C’est ce qui expliquerait en partie le retour à la maison de certains responsables qui

avaient rallié le camp de Macky Sall. Comme Kalidou Diallo, un des grands théoriciens du mouvement de la Génération du concret avec son slogan «En route vers le sommet», Sada Ndiaye ou encore Mayoro Faye. Si les militants libéraux s’enthousiasment déjà de son éventuel retour, il reste que Karim Wade a beaucoup à faire pour rattraper l’écart qui le sépare des autres candidats à la candidature. Beaucoup d’écueils se dressent sur son chemin. Il s’agit d’une communication défectueuse, d’une impopularité qui va crescendo parce qu’il est présenté comme étant le symbole de la dilapidation des ressources après sa condamnation par la Crei. C’est pourquoi d’ailleurs, il a toujours réclamé la révision de son procès, plutôt que l’amnistie qui voudrait dire, trivialement, que c’est une faute avouée.

Malick SY

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