Qui des avocats d’Ousmane Sonko ou ceux de l’Etat du Sénégal vont remporter la bataille devant la Cour de justice de la Cedeao ? La réponse sera connue ce 17 novembre car la Cour a décidé de mettre en délibéré l’affaire à cette date. Cependant, il faut dire que la délégation de l’État a perdu la première manche. La Cour de la Cedeao a rejeté toutes les exceptions introduites par l’agent judiciaire de l’Etat et les avocats de l’État du Sénégal. Ces derniers ont plaidé le renvoi de l’affaire. Mais, c’était sans compter la détermination du juge qui a estimé que «l’affaire peut être plaidée. Rien ne nous garantit que la connexion sera bonne donc elle ne peut être un motif de renvoi».
La parole est ensuite donnée aux avocats d’Ousmane Sonko qui ont dénoncé la privation de liberté de leur client, la violation de ses droits, le refus de la Direction générale des élections de lui remettre les fiches de parrainage malgré l’existence d’une décision de justice et l’injonction de la Commission électorale nationale autonome (Cena).
Mais leurs arguments ont été battus en brèche par la délégation de l’Etat du Sénégal. Premier à prendre la parole, l’agent judiciaire de l’Etat à d’emblée invité les conseils d’Ousmane Sonko, représentés par Mes Ciré Clédor Ly et Juan Branco, à mettre de côté la politique pour parler droit : «Nous sommes devant une Cour de justice et non devant une tribune politique. Nous devons parler mais depuis le début de la procédure nous avons droit à des arguments politiques». Répondant à Me Juan Branco qui a plaidé la libération de Sonko, l’Aje dira à la Cour que «Ousmane Sonko a été arrêté de manière régulière avec l’accompagnement de ses avocats. Et ces derniers n’ont jamais introduit une requête pour la libération de leur client devant le juge d’instruction qui l’a placé sous mandat de dépôt. Il faut, aussi, préciser qu’il est poursuivi pour des faits criminels».
Profitant de son temps de parole, l’Aje a fait savoir que la Cena n’a jamais donné injonction à la direction générale des élections pour une remise des fiches de parrainages à Ousmane Sonko. «Ils ont dit que la Cena a donné injonction à la Dge pour la réintégration de Ousmane Sonko, ce qui est faux. Ce sont des lettres qui ont été échangées et jusqu’à présent on ne peut pas parler d’injonction dans le contenu de ces lettres. Et c’est la raison pour laquelle, ils ont repris la procédure pour demander à la Cena de donner des injonctions à la Dge», a expliqué l’Aje a la Cour.