La récente nomination des membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA) au Sénégal a suscité des inquiétudes quant à la légalité de cette décision. L’ancien ambassadeur Seydou Nourou Ba, nommé en 2018 pour un mandat censé s’achever en octobre 2024, a été remplacé par décret présidentiel. Cette substitution abrupte a soulevé des interrogations quant à sa conformité avec le code électoral sénégalais.
Le code électoral est clair : la fin du mandat d’un membre de la CENA ne peut intervenir que dans les cas prévus à l’article L9 du code électoral. Or, aucun de ces cas ne semble s’appliquer à l’ambassadeur Ba. Sa démission anticipée laisse planer un doute sur la conformité à la loi. Cela souligne la nécessité d’analyser de plus près le processus de nomination des membres de la CENA et de veiller à son respect scrupuleux.
La CENA, en tant qu’organe chargé de superviser les élections et de garantir leur intégrité, doit jouir d’une indépendance et d’une légitimité incontestables. Les décisions relatives à sa composition ne doivent pas seulement être prises dans le respect de la lettre de la loi, mais également dans l’esprit de la démocratie et de la transparence. Tout écart par rapport à ces principes essentiels pourrait entacher la crédibilité du processus électoral.
Il est donc impératif que des experts juridiques locaux se penchent sur cette situation pour déterminer si la nomination des nouveaux membres de la CENA respecte ou non les dispositions légales. Le Sénégal a une tradition de stabilité démocratique, et il est de l’intérêt de tous de préserver cette réputation. Les Sénégalais ont le droit de s’assurer que le processus électoral est intègre et respecte les lois du pays.
En fin de compte, la question de la légalité dans la composition de la CENA n’est pas une simple formalité, mais une garantie essentielle de la démocratie sénégalaise. Il est de notre devoir en tant que citoyens de veiller à ce que les procédures en place soient respectées pour préserver l’intégrité de nos élections et la confiance du peuple dans le processus démocratique. Les yeux sont maintenant tournés vers les experts juridiques pour éclaircir cette question et garantir que la CENA remplisse sa mission cruciale de manière légale et transparente.
P.A.N