Un drame social sans fin. C’est ainsi que l’on peut qualifier ce qui arrive à ces milliers de jeunes migrants dont certains ont été rapatriés hier en attendant d’autres vols charters. Leurs espoirs ainsi que ceux de leurs familles sont donc brisés.
Du moins, provisoirement en attendant qu’ils réembarquent dans d’autres pirogues de fortune pour encore braver les flots à destination des îles Canaries. Débarquer en Espagne sains et saufs constituait pour les jeunes rapatriés hier une performance. Ça sonnait le soulagement et la délivrance de quitter un pays où ils étaient traqués et sans espoir de réussite. Une vie hypothéquée, un horizon bouché. Chez eux, comme ils le disaient tristement lorsqu’ils avaient atteint les rives de l’eldorado européen, ils étaient déjà morts. Peu importe alors qu’ils périssent dans cette périlleuse aventure de la traversée de l’Atlantique.
Partir loin du pays, c’était également le rêve d’une autre vie meilleure pour leurs familles. La revanche sur la misère qui est leur quotidien. Des pères ont exulté quand ils ont appris que leurs enfants avaient réussi à atteindre les côtes des îles Canaries. La terre promise… Pour certains pères et mères dont la vie est en pointillés dans un pays où on les gave de slogans creux genre « émergence horizon 2035 » et de taux de croissance qui ne se bouffent pas, c’était la certitude d’une vie meilleure.
Avec le rapatriement de leurs enfants, c’est un rêve qui se brise sans avoir débuté. Certains jeunes gens étaient partis après que leurs familles particulièrement leurs mamans avaient tout vendu et voilà qu’ils rentrent les mains vides. Un drame social qui va se jouer sous nos yeux à un moment où le banditisme reprend du poil de la bête. Lors du lancement des travaux d’aménagement et de connectivité de la zone économique spéciale intégrée de Diass, le Chef s’est souvenu qu’il ne peut avoir de développement sans industrie.
Une phrase qui n’a certainement pas attiré l’attention des observateurs. L’industrie, voilà un secteur qui a été oublié durant 12 ans et dont le Chef ne se souvient qu’au moment de son départ ! Son ancien conseiller et maire de Sandiara a avoué dans ces colonnes qu’il n’a cessé de lui ouvrir les yeux sur cette super priorité qu’est l’industrie.
Mais plus préoccupé à dépasser son maitre et voulant se comparer à Napoléon 3, il s’est lancé dans des projets infrastructurels coûteux genre éléphants blancs. Oubliant que le développement passe par une industrialisation et une agriculture prospère. Les centaines de jeunes en instance d’être rapatriés et sans revenu pourraient constituer une véritable bombe sociale dans un pays où ils sont invités à se taire ou subir les rigueurs de la prison.
KACCOOR BI – LE TEMOIN