Ces mots de Montesquieu nous rappellent à quel point la notion de justice est importante et nous concerne tous. Libre à chacun de ne pas aimer l’homme Ousmane Sonko et ne pas apprécier son action politique. J’ai moi-même dénoncé dans de nombreuses tribunes son comportement que je juge radical et populiste, à la limite parfois dangereux. Ce n’est pas pour autant que dans un État de droit, comme le Sénégal, il doive faire l’objet de mesures d’exception et être victime de l’ire du pouvoir au mépris de toute idée de justice.
Je fais allusion ici bien sûr à la décision du juge du tribunal d’instance de Ziguinchor afin qu’il soit rétabli sur les listes électorales dont il a été radié. Ce n’est pas là un mince jugement puisqu’il devrait permettre à Ousmane Sonko de pouvoir concourir à l’élection présidentielle de février 2024 dont il est aujourd’hui privé.
Qu’on aime, ou qu’on n’aime pas Ousmane Sonko – la question n’est pas là – il n’en demeure pas moins qu’il est représentatif d’un certain courant politique dans notre pays, que de nombreux sénégalais le soutiennent, et qu’il incarne une des principales figures de l’opposition depuis plusieurs années.
Qu’il soit emprisonné depuis le mois de juillet dernier ne change rien à l’affaire et je rappelle que Sonko est arrivé en troisième position lors de la présidentielle de 2019, ce qui justifie à son endroit un minimum de considération par le pouvoir en place.
En ma qualité de président du mouvement d’opposition « Autre avenir » je ne peux que souhaiter une confrontation démocratique lors de l’élection du successeur de Macky Sall. C’est à ce prix seulement que le pays sera uni et non divisé, et donc plus fort pour affronter les échéances difficiles qui nous attendent.
Aujourd’hui un juge a dit le droit et il doit être entendu et respecté !
Aujourd’hui la communauté internationale a les yeux tournés vers le Sénégal, ce grand pays d’Afrique de l’Ouest qui depuis son indépendance en 1960 s’est toujours montré exemplaire en matière de respect des droits de l’homme et des libertés. Il doit à nouveau le démontrer en rétablissant, que cela nous plaise ou non, Ousmane Sonko dans son droit fondamental à pouvoir être légitimement candidat en février 2024.
La démocratie et la justice sont à ce prix, c’est ce qui fait que nous sommes fiers d’être sénégalais.
Ibrahima Thiam
Président du mouvement Un Autre Avenir
Conseiller spécial du candidat Abdoul Mbaye