Ceux qui ont « brûlé » l’UCAD, continuent de plus belle dans leur manège !

par pierre Dieme

Fermer une université, c’est ouvrir mille cellules dans les prisons du pays. Depuis le 1er juin 2023, l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), avec sa population de plus de 89 500 étudiants, ne sait plus à quel saint se vouer. À cause d’une « eau de Boudin » qui a fait s’éclater mais dont l’odeur fétide embaumait un parfum macabre depuis 2021.
Mais voilà qu’il ne suffit plus à justifier une volonté cupide de barrer la voie de l’avenue Roume à un candidat des plus sérieux. Cette rengaine continue à soupeser et à attribuer un poids équivalent à celui de l’aile d’un moustique à l’avenir de presque 100 000 âmes. Que dis-je ! Pour des millions de Sénégalais, si l’on se dit que dans les ménages recensés au Sénégal, il y a au moins un étudiant qui porte sur ses frêles épaules l’espoir de leur avenir, qu’ils désirent radieux.
Malheureusement, ce qui se joue, on le détache de son origine. Comme s’il y avait honte de ce qu’est devenue cette « eau de boudin ». C’est à se demander si le syndicat des enseignants du supérieur (je me demande s’il en existe toujours) a décrété qu’ils ne sont plus en sécurité dans ce lieu, ce minuscule endroit, qui est pourtant leur lieu de travail.
C’est-à-dire qu’il semble opérer une bande de terroristes dans cette ville. On ne le dit pas souvent, mais l’UCAD est une véritable ville, malgré sa superficie. Elle concentre une démographie des plus importantes du pays, à l’échelle de la commune.
Mais revenons à notre cher corps professoral ! Sont-ils plus en sécurité dans leur salon que sur le campus de Dakar ? Je sais que cette interrogation vous fait penser à la maison d’un ancien recteur qui a été cambriolée il n’y a pas si longtemps. Cependant, je n’essaie pas d’en faire mention, de peur de rallumer des brasiers. J’ai envie de demander : quel professeur dispose devant sa demeure d’un peloton de personnes formées spécialement pour assurer la sécurité ?
Je tiens à vous dire que l’UCAD, ainsi que son campus, est surveillée comme du lait sur le feu. Par qui, on le sait ! Et (un pour le Chef) par le Chef, qui a autrefois fait son passage à l’école léniniste ! Qui a dit que la bibliothèque de l’UCAD a été brûlée lors des émeutes du début de juin 2023 ? Malheureusement, dans ce pays, la parole d’un Chef n’a plus le même poids… sinon, un journaliste parmi nos mille médias et une colline aurait déjà montré en exclusivité l’image d’un livre qui aurait pris feu dans cette vieille bibliothèque de notre beau rêve !
Et (bis, non repetita !) des personnes, payées avec l’argent du contribuable, pour « gazer » les contribuables ! Je sais qu’ils se sont « républicains », ces individus. Ils n’interviennent que lorsque la douleur devient insupportable, quand le mal est vraiment pesant. Malgré tout, ils sont là pour assurer notre sécurité et notre grande sérénité. Oui, je ne sais pas pour vous, mais pour moi, c’est aussi clair que de l’eau de roche. Lorsqu’ils assiègent un endroit, (en l’occurrence, ici, le campus), c’est que cet endroit là-même, est la plaie d’un chef ou du Chef, lui-même ! Vous voulez me contredire ? Pourquoi n’y a-t-il jamais personne pour surveiller les jeunes adolescents sur les plages de Dakar ? Chaque année, on note des dizaines de cas de noyade. Si cela ne suffit pas, dites-moi par quel génie plus de 5000 personnes (je n’oublie pas ceux qui ne font pas partis de ce chiffre. Par exemple mon frère étudiant, Mamadou le si « branché » et le si intelligent, qui a pour cimetière cette grande bleue et mon petit cœur, sans nul doute), peuvent prendre à côté de ces mêmes plages, des embarcations de fortune pour traverser la Méditerranée.
Quittons-ici ! Pour en venir en fin de compte à se demander, aujourd’hui, qui s’oppose à l’ouverture de l’UCAD pour sauver le dernier fragment qui reste de son pagne… pardon, de son année. Les étudiants, non ! Les enseignants, non ! Mais, qui alors ?
Thierno Bachir SY,
Etudiant, Auteur,
Citoyen africain du Sénégal

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