En matière de réalisations, il dépasse de loin tous ses prédécesseurs réunis. C’est un génie, on vous dit ! Et surtout, il ne faut pas oublier qu’il est d’une lignée guerrière. Et ce n’est pas une légende concoctée par son griot attitré. C’est un fin stratège qui sait réduire au silence ses adversaires les plus coriaces. De loin, il dépasse Baay Seng, Dioufa et Gorgui Wade. Devant lui, ces anciens présidents sont des nains. La preuve de son gigantisme, l’exposition que lui a consacrée le
talentueux peintre américain Kehinde Wiley. Une
œuvre qui montre sa colossale vision de l’émergence. Un de ses flagorneurs l’a même comparé à Napoléon III ! N’y rajoutons pas. Un tel homme, que dis-je ? ce démiurge !, on le célèbre et glorifie Dieu de nous l’avoir donné comme Président. Et c’est ce qui se fait sans grand bruit avec sa complicité toute silencieuse.
En tout cas, aucun parmi nos trois présidents n’a eu cet honneur qu’il est en train de vivre alors qu’ils étaient en exercice. Est-ce qu’ils auraient d’ailleurs voulu cela, ces gens si racés et très à cheval sur les principes républicains ? Eux, ces prédécesseurs, étaient si brillants et drapés d’élégance. De grands seigneurs dont les actes s’éloignaient des manières des rustres. C’est d’abord le beau-frère qui rebaptise l’avenue du Général de Gaulle de sa commune au nom de son « Goro » de président. Personne n’y trouve à redire. A la limite, tout le monde applaudit, surtout que l’homonyme ne l’a pas freiné dans ses basses œuvres. Après Ndar, ce sera au tour de Ndakaru de débaptiser la grouillante avenue Faidherbe pour lui donner le nom du Chef. Le maire aperiste, pardon socialiste, de Dakar-Plateau, Alioune Ndoye en a décidé ainsi. Ce sera ce 29 en présence de « l’illustre » parrain. Deux actes constitutifs de culte de la personnalité et cautionnés par le parrain qui aurait dû être le premier à s’en offusquer. Parce que d’illustres personnes qui pourraient donner leurs noms à ces artères, il n’en manque pas à Dakar et Saint-Louis. Après ce boulevard ouvert, il faudra bien s’attendre à ce que d’autres entrent dans la surenchère. Mais le paradoxe est d’autoriser que certains rebaptisent des rues et qu’on l’interdise à un autre de le faire avec le concours de préfets serviles. Encore eux…
kaccoor bi – le temoin