Partis pris

par pierre Dieme

Il est assurément bien chouchouté, le candidat du Chef. En plus d’être materné par Marième Faye, il bénéficie de tous les privilèges par rapport à la centaine de candidats déclarés. Et dans cet exercice d’inégalité, ceux qui s’illustrent le plus sont les médias publics avec, dans le rôle de chef de la propagande, la télé de Racine Talla Brejnev.

Celui-là même qui a ramené la télé à l’époque stalinienne et dont le nom restera tristement gravé dans les annales par ses pratiques peu dignes d’un professionnel des médias. Hier, il nous a offert à voir la visite du candidat du Chef auprès de chefs religieux de la capitale. Un traitement disproportionné par rapport aux autres candidats. Et il n’est pas le seul dans ces pratiques moyenâgeuses à l’heure des réseaux sociaux.

Toutes les manifestations de l’opposition sont pratiquement interdites par de zélés préfets. Pendant que les gens du pouvoir organisent méga meeting sur méga meeting à coups de millions, le plus petit rassemblement de leurs adversaires est interdit sous le prétexte fallacieux de risques de troubles à l’ordre public. Ce weekend, ils ont mobilisé un peu partout dans le pays et notamment à Podor.

Un privilège que l’on refuse à l’opposition. Car, au même moment où ils bandaient les muscles à Podor, le présentant comme un titre foncier de celui qui est encore président pour six mois, le rassemblement que l’ancien capitaine de gendarmerie Oumar Touré comptait tenir à Kolda pour le lancement de ses parrainages a été interdit. Sur les mêmes lieux, pourtant, le nouveau converti à la religion aperiste, le Dg de la Lonase, a tenu un rassemblement.

De flagrants partis pris qui n’honorent pas la démocratie sénégalaise que des gens dépourvus d’élégance républicaine sont en train de foutre en l’air. Des interdictions qui n’empêchent pas leur principal opposant d’être dans les cœurs et dans les esprits.

Hier, lors du match amical opposant le Sénégal au Cameroun au stade Bolaert de Lens, un autre match se jouait sur les tribunes et qui renseigne que rien ne se fera sans celui que l’on tente d’écarter par tous les moyens de la course à la présidentielle par des méthodes dignes d’un Etat voyou. En tout cas, à moins d’être suicidaires, rien ne se fera sans ce candidat emprisonné et dont le parti a été dissous !
KACCOOR BI – LE TEMOIN

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