J’entends les rumeurs qui visent à ressusciter un astre mort, un certain Mame Mbaye Niang, que l’on dit ministre, le 26 octobre, lors d’une audience surprise devant la cour suprême.
J’entends les rumeurs qui veulent que, pour contourner Ziguinchor, l’on fasse à Dakar ce que l’on fit d’antan à Trafalgar.
Qu’une audience se tienne en trois mois là où il en faut normalement trois ans, afin de faire condamner Ousmane Sonko en une procédure instrumentale, et qu’on l’empêche ainsi de se présenter.
J’entends que l’on serait prêts à faire le pari abject que les regards portés sur Gaza, le monde se tienne coi.
Là où hier, encore, à Kiev, l’on se rêvait en capacité de médier, et de la paix enfanter.
Sauf que le monde avance. Que les plaintes déposées à Genève, Paris, La Haye ne sont pas sans effet. Que l’Etat du Sénégal se voit toujours plus, dans ses tentatives d’écrasement de la volonté de son peuple, isolé.
Que M. Sall, s’il souhaite avoir un destin, ferait bien d’entendre ceux qui, du monde entier, s’approchent de lui pour lui murmurer d’enfin s’écarter.
Que son excellence fasse confiance à un peuple qui ne l’abattra pas. Qui ne se vengera pas.
Pour peu qu’il accepte son destin.
Qu’il accepte de lâcher prise et de tendre la main.
Il y a, au Sénégal, mille richesses qui méritent d’être partagées, investies, redistribuées.
Il y a autour du pouvoir actuel un clan qui ne veut absolument pas lâcher.
M. Sonko n’a jamais accepté de négocier. Mais il saura se montrer grand.
S’il n’y a plus de sang versé. Si le droit est respecté.
Et si la volonté populaire trouvera à s’exprimer.
Autrement, tous savent.
Seule la lutte libère.
Pensées.
De Juan Branco