Le problème, ce n’est pas la soutenabilité de la dette, mais l’absence de marge d’endettement en cas chocs exogènes

par pierre Dieme

L’accumulation de la dette publique s’accompagne d’un niveau important du service de la dette publique ( intérêts + amortissement)

A titre illustratif, en 2023, le service de la dette publique s’établit à 1772 milliards de FCFA dont 502 milliards d’intérêts sur la dette publique et 1270 milliards pour le remboursement de l’amortissement de la dette publique. Ce niveau de la service de la dette publique représente plus de 50% des recettes fiscales. Théoriquement, si le Sénégal moblise 100fcfa de recettes, les 50 FCFA couvrent le service de la dette.

Par ailleurs, l’analyse de la viabilité de la dette publique du FMI bien un risque d’endettement modéré. Il existe 3 niveaux ( faible, modéré, elévé). Le Sénégal est passé de faible à modéré, depuis la crise sanitaire de 2020. Le risque élevé signifie le surendttement de la dette publique.

Dans le dernier rapport du FMI, les indicateurs de viabilité de la dette sont tous proche des seuils.

  • Ratio du service de la dette extérieure par rapport aux recettes d’exportations se table 19,1% pour un seuil fixé à 21%, donc une marge de 1,9 point.
  • Ratio du service de la det5e extérieure par rapport aux recettes du secteur public se table à 18,8% pour un seuil fixé à 23%, donc une marge 4,2 points.

Pour la première fois, selon le site d’information intelligence africa, le Sénégal a levé auprès des internationales un montant de 175 millions d’euros , pour un taux de 10%. Ce taux n’a jamais été observé sur le marché financier international Sénégal. En effet, le taux le plus élevé a été enregistré avec l’eurobond de 2011 , avec un taux de 8,75%.

Pourquoi le Sénégal emprunte au taux de 10% des ressources en devises, alors que le marché intérieur ne dépasse pas en moyenne le taux de 6%.

Je trouve que c’est une excellente question que les journalistes devraient poser.

Vous verrez que la contrainte monétaire (resserrement progressif de la politique monétaire de la BCEAO) est le facteur principal.

Mady Cisse, économiste

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