Amadou BA : Quatre questions pour l’avenir du Sénégal

par pierre Dieme

Aux Sénégalais atteints de cécité, j’aimerais dire ceci. Dans un peu plus de trois mois vous allez devoir voter pour un nouveau chef de l’État, c’est  un moment capital dans la vie de notre pays et pour son avenir. Cela mérite une réflexion sérieuse car le résultat de ce vote va nous engager pour les cinq prochaines années. Certains d’entre vous, abusés par des promesses séduisantes, vont peut-être glisser dans l’urne le nom Amadou Ba. Savez-vous réellement qui il est ? Qu’il soit né en 1961, la même année que Macky Sall, n’est qu’une coïncidence et n’a pas grande importance. En revanche les autres coïncidences qui suivent ne sont pas aussi innocentes.

Savez-vous que comme l’ancien président, il est, lui aussi, un fonctionnaire riche dans un pays parmi les plus pauvres du monde ? Et croyez-vous, vous qui connaissez la valeur de l’effort et qui percevez le plus souvent un maigre salaire que cette fortune a été honnêtement acquise ? Bien sûr que non. Plusieurs vies de labeur d’un honnête travailleur n’y suffiraient pas. Depuis des décennies les élus qui se sont succédés aux niveaux les plus élevés de l’État se sont enrichis sur le dos de la collectivité, à l’aide de détournements de l’argent public et du produit de la corruption. Ils se sont servis du Pays plus qu’ils ne l’ont servi ! Alors posez-vous la bonne question : Peut-on faire confiance à un individu pareil ? La réponse coule de source.

Savez-vous qu’Amadou Ba appartient à la même ethnie que celle de Macky Sall ? Ne faut-il pas y voir là une confiscation du pouvoir au profit d’une seule et même ethnie (neddo ko bandoum), au détriment de toutes les autres ? Est-ce cela la bonne gouvernance ? Alors posez-vous la bonne question : Est-ce qu’au Sénégal on n’est pas en train de restaurer une forme de succession ethniciste ?

Savez-vous, qu’aujourd’hui, en 2023, les manifestations politiques de l’opposition sont systématiquement interdites aux prétextes fallacieux de la « non disponibilité des forces de l’ordre pour la couverture de l’évènement » et de « menaces réelles de troubles à l’ordre de public » comme cela a été le cas concernant le projet de réunion d’Abdoul Mbaye, responsable du parti de l’Alliance pour la citoyenneté, prévue le 30 septembre dernier. Alors posez-vous la bonne question : Vivons-vous toujours en République, en démocratie, lorsqu’on musèle ainsi de façon honteuse la voix des opposants qui souhaitent vous faire entendre des arguments différents de ceux de personnages qui ont confisqué le pouvoir à leur seul profit ?

Savez-vous que dans le même temps, le candidat du pouvoir utilise ses fonctions de chef du gouvernement et les moyens de l’État pour faire une campagne déguisée en multipliant les inaugurations et les poses de première pierre ? Aux frais de qui, de la collectivité bien sûr car ces dépenses n’entrent pas dans la comptabilité de campagne imposée par la loi. Alors posez-vous la bonne question : De telles pratiques n’augurent-elles pas des procédés qui au lendemain du mois de février prochain seront monnaie courante sur le dos du contribuable ?

Après ces 4 questions, voici la 5ème : Quand dans votre âme et conscience, vous aurez répondu honnêtement à ces quatre questions, répondez à celle-ci : Trouvez-vous toujours légitime de voter Amadou Ba ? Si la réponse est non cela signifiera que tout espoir n’est pas perdu pour le Sénégal car ses fils sont forts d’un esprit critique. Si, au contraire, la réponse est oui, alors on peut se faire du souci pour l’avenir de notre pays car cela signifie que ses fils sont des êtres soumis. Il ne faudra pas alors venir se plaindre demain, car l’avenir sera tel que vous l’aurez voulu.

Alors, réfléchissez bien, l’heure est à une prise de conscience responsable et citoyenne car l’histoire ne repasse jamais deux fois les mêmes plats.

Ibrahima Thiam, Président du mouvement un Autre Avenir

Conseiller spécial du candidat Abdoul Mbaye

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