L’Université Cheikh Anta Diop (Ucad, la plus grande au Sénégal) est fermée depuis juin, à la suite de violentes manifestations nées de la condamnation à 2 ans de prison ferme de l’opposant Ousmane Sonko. Quatre (4) mois après cette fermeture, les étudiants sont plongés dans une inquiétude totale sur leur avenir et demandent aux autorités de réagir.
Les cours vont reprendre graduellement au niveau de l’ensemble des universités sénégalaises fermées depuis juin, selon les autorités. Pour l’Ucad, la rentrée est prévue en novembre. Cette situation qui n’inaugure rien de bon, inquiétude les locataires du temple du savoir.
Saly Samba, étudiante en licence 3 en Histoire à l’Ucad ne peut plus rester les bras croisés. Elle a dû de rendre au 3FPT (Fond de financement de la formation professionnelle et technique) à la recherche d’une formation professionnelle. « Depuis 1er juin on vit dans une situation d’inquiétude. Pas de cours ni de communiqué officiel, je pense que les autorités nous ont oubliés. Même pour finir la licence c’est un problème. Vraiment on est dans l’incertitude».
« notre avenir est menacé »
L’étudiante en Histoire, n’est pas la seule dans cette situation. Ils sont nombreux à confier à PressAfrik leur inquiétude sur leur avenir. Ce jeune Abdou Diouf, lui aussi étudiant à la Faculté des lettres, à l’Ucad appuie les propos de Saly. « Actuellement on est dans l’inquiétude parce que notre avenir est menacé. On n’a jamais reçu de communiqué. On ne sait pas quand est ce que les cours vont reprendre. On est dans une situation désolante. C’est vraiment difficile on est obligé de travailler comme des ouvriers pour avoir un passe-temps. Nous demandons vraiment de l’aide aux autorités ».
Même si l’université est fermée à cause des dégâts liés aux manifestations, ce n’est pas un prétexte pour ne pas l’ouvrir. Après plus de 4 mois, les dégâts sont réparables. C’est ce qu’affirme Thierno Diallo étudiant en master 2 à l’Ucad. « Le contexte de fermeture est normal vu les dégâts. Mais c’est aussi déplorable. Ce n’est pas parce que je minimise les dégâts, mais ils sont réparables. Pour la date exacte de l’ouverture, on entend que des rumeurs. On n’a pas encore reçu de communiqués officiels qui fixe une date », avoue l’étudiant.
En un moment, les autorités universitaires ont initié les cours en ligne. Mais cette option n’a pas connu de succès, car les associations estudiantines avaient opposé un niet catégorique. Thierno estime que c’était faisable pour eux qui sont en Master 2 et non pour les autres cycles. « On n’est pas nombreux. Mais pour le premier cycle et même pour Master 1 ce n’était pas possible. En plus, avec la coupure internet, ça serait trop difficile. En ce moment, j’essaye de finaliser mon mémoire et mes inscriptions. Malgré la fermeture, l’administration continue de travailler ».
Khadidiatou SENE (stagiaire)