Présidentielle 2024 : Birima Mangara aussi se lance

par pierre Dieme
L’ancien ministre du Budget (2014-2019) Birima Mangara a officialisé sa candida- ture à l’élection présidentielle. A travers une lettre adressée à ses « chers concitoyens », et que le Témoin publie in extenso, Birima Mangara révèle être à la tête d’une coalition dénommée Union pour la Démocratie et le Progrès (UDP) – Kiraay, Na ñu Andaat defar sunu reww ». Dans sa lettre, il dégage les grandes lignes de sa candidature et surtout l’offre poli- tique qu’il compte soumettre à l’appréciation positive des Sénégalais au soir du 24 février 2024. A l’en croire, son projet de société vise à (re) dessiner le futur du Sénégal, grâce à un nouvel état d’esprit et une prise en compte de toutes les forces vives, pour un développement inclusif, le bien et le bien-être des Sénégalais. Ceci, par une réingénierie de nos politiques publiques et une libération de tout le plein potentiel de notre peuple, loin des prismes déformants. L’ancien Inspecteur général d’Etat appelle les Sénégalais à un nouveau Contrat Social bien mûri. Compte tenu de sa qualité, Le Témoin vous pro- pose l’intégralité de la lettre de l’ancien ministre Birima Mangara.

Chers concitoyens,

Sénégalaises et Sénégalais d’ici et de la diaspora, adultes et jeunes, citadins et paysans, travailleurs et personnes en quête d’emploi, personnes actives et personnes du troisième âge, j’adresse d’abord, à chacun d’entre vous, mon salut déférent.

Ensuite, le constat reste, ces derniers temps, que certains d’entre nous ont en- tendu dire que je souhaite être candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Enfin, oui, je voudrais en ce moment vous confirmer que je postule à obtenir de la majorité de mes concitoyens que la conduite des destinées de notre cher pays, le Sénégal,

me soit confiée.

J’entends briguer, en effet, vos suffrages en février prochain, Inch Allah. Cette ambition est le résultat de longs mois de réflexion et de maturation de cette décision.

C’est ainsi qu’avec des compatriotes, nous avons mis sur pied la coalition UDP, Union pour la Démocratie et le Progrès – Kiraay; Ki- raay, renvoyant au bouclier, à la protection. Aussi, c’est sous cette bannière de la coalition qu’irons nous à la prochaine élection présidentielle.

Durant des mois, j’ai eu de nombreux échanges avec des Sénégalais de tous bords et avec ceux de la diaspora, sur les transformations qu’il est souhaitable et urgent d’apporter à notre pays, à sa pratique politique, à ses politiques publiques, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la formation professionnelle et technique. Il faudrait repenser à une meilleure gestion de ses richesses en direction des couches vulnérables, pour un meilleur usage de nos ressources naturelles, en particulier, le gaz et le pétrole, pour une politique juste et efficace d’emploi qui ne laisse personne sur le bord de la route.

Ces transformations doivent être menées pour une nouvelle approche de la ville, de l’urbanisation et de protection du vivre ensemble, une plus grande équité territoriale entre les villes et les terroirs dans un développement harmonieux de nos régions, une éradication de l’émigration irrégulière et dangereuse par des pirogues de fortune où tant de nos jeunes risquent leur vie inutile- ment sur les flots de l’océan Atlantique et quelquefois, trop de fois, y perdent leur vie. Ces échanges approfondis m’ont permis de constater que beaucoup de personnes de bonne volonté m’invitent à porter ce projet de transformation, en leur nom et en direction du plus grand nombre de Sénégalais, et

à terme, pour tous les Sénégalais.

Le produit de l’école publique et de la méritocratie républicaine que je suis, né de parents paysans et natif de Keur Samba Kane, dans le département de Bambey – région de Diourbel, a pu constater, dans ces échanges multiples et ces nombreuses rencontres, combien nombre de nos compatriotes souhaitent un développement ancré au sein du pays profond et œuvrant au développe- ment de nos terroirs. J’ai pu d’ailleurs modestement y contribuer ces dernières années, en soutenant des organisations de développement local à la base, de femmes, de jeunes, d’agriculteurs, d’acteurs de la transformation des produits locaux et de la promotion d’activités génératrices de revenus. Ces actions localisées ont encore renforcé davantage ma foi dans les valeurs immuables de notre peuple. Ces quelques

actions ont encore plus consolidé ma confiance que tous ensemble, nous pouvons agir sur la trajectoire de notre pays, pour le plus grand bien des Sénégalais. Ces initiatives localisées ont consolidé que combien de nos compatriotes sont soucieux de la préservation du rôle et de la place de nos va- leurs culturelles ainsi que de nos régulateurs sociaux, en sus de la sacralité du respect que nous leur devons.

Andaat défar Sénégal, parce que tout ce qui a été fait jusqu’ici n’a pas été mauvais, veut réunir le plus de personnes de bonne volonté, hommes et femmes, adultes et plus jeunes, personnes actives comme personnes du troisième âge, pour le seul bien du Sénégal. D’ores et déjà, je vous in- vite à me confier vos parrainages citoyens afin que cette ambition de transformation qualitative résolue que nous nourrissons, puisse advenir.

Ceux qui ont pu pronostiquer ma candidature ont laissé entendre que l’on m’at- tendait partout, sauf dans la politique ; certes, je suis un technocrate. Je pourrais être, aussi, dans la charge de ministre, vu comme un politique ayant appliqué des politiques publiques, définies par le Président de la République. Si la politique est la gestion de la chose publique, je serai alors un homme politique.

Mon parcours, toutefois, les valeurs dans lesquelles j’ai été élevé et les principes sur lesquels je me suis adossé pour exercer ma profession, m’ont toujours interdit de faire de la politique au sens prosaïque.

Ainsi, ma candidature à l’élection présidentielle sera celle du débat d’idées et de la proposition de programmes de développe- ment du Sénégal.

Le projet de société que nous portons est ancré sur la valeur travail et ma candidature est une candidature républicaine.

Je me suis mis en retrait de mon corps d’origine, l’Inspection générale d’État, en dé- missionnant, pour vous proposer une autre forte contribution potentielle au développe- ment du Sénégal et à l’amélioration des conditions de vie de tous les Sénégalais.

Ensemble, renouvelons le récit national, pour un Sénégal où chaque citoyen et citoyenne est, plus et mieux, pris en compte selon son mérite et ses aspirations, selon ses compétences et en lui permettant de libérer son énergie.

Ensemble, posons les préoccupations du Sénégal, dans la proximité avec notre pré- carré voisin et au sein du concert des Nations, afin d’y apporter des réponses réformatrices, dans une posture pédagogique et prospective adossée à une action résolue et disruptive, notamment en faveur des couches vulnérables du pays.

Ensemble, réinstaurons des synergies systématiques entre le public et le privé pour notamment mettre fin à l’émigration irrégulière et dangereuse par les pirogues sur l’Atlantique et à travers le désert du Sahara.

Ensemble, en nous appuyant sur une pluralité d’actions pertinentes et engagées, dans l’enrichissement par les expériences de tous les Sénégalais, refondons le Sénégal, et impulsons un nouveau souffle au pays, dans la marche du progrès, dans un État de droit et l’exaltation de la démocratie.

Ensemble, œuvrons dans le sens d’une juste redistribution des retombées économiques nées de notre accession au statut de pays producteur de gaz et de pétrole, et bénéficiant d’autres ressources naturelles, avec le souci d’une atteinte réelle de l’auto- suffisance alimentaire, dans un pays où les Sénégalais nourriront les Sénégalais et une partie de l’Afrique.

Ensemble, en cette année 2023, pour 2024 et au-delà, engageons la transforma- tion qualitative dont le Sénégal a besoin avec une feuille de route calibrée et surtout réaliste pour le Sénégal. Notre pays pourra ainsi disposer d’un socle de taille critique pour effectivement prendre son envol.

Notre projet de société vise à dessiner le futur grâce à un nouvel état d’esprit et une prise en compte de toutes les forces vives, pour un développement inclusif, le bien et le bien-être des Sénégalais. Ceci, par une ré- ingénierie de nos politiques publiques et une libération de tout le plein potentiel de notre peuple, loin des prismes déformants. Avec vous tous, pour ce nouveau Contrat Social bien mûri, qui est désormais notre sacerdoce, je suis résolu à travailler avec les Sénégalaises et les Sénégalais, la diaspora, les bonnes volontés africaines et à l’échelle du monde. Vive la République.

Vive le Sénégal.

Na ñu Andaat defar sunu reww.

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