Le bouleversement dû au processus de candidatures à la présidentielle au sein de la plupart des coalitions pourraient s’inviter à la deuxième année parlementaire de la 14e législature prévue le mois prochain
Prévue dans la première quinzaine du mois d’octobre prochain, l’ouverture de la session ordinaire unique de l’Assemblée nationale pourrait être tout sauf un jeu de plaisir pour les trois principaux groupes parlementaires du parlement national. En effet, le bouleversement causé par le processus de candidatures à la présidentielle du 25 février prochain au sein de la plupart des coalitions pourraient s’inviter à la cérémonie d’ouverture de cette deuxième année parlementaire de la 14e législature
Aquelques jours de l’ouverture de sa session ordinaire unique, prévue dans la première quinzaine du mois d’octobre prochain, l’Assemblée nationale est sous la hantise de nouvelles confrontations frontales. Le fiasco ponctué de scènes de violences noté, le 12 septembre 2022 dernier, lors de la plénière d’installation de la 14e législature suivie de l’élection du président de l’Assemblée nationale pourrait s’inviter encore cette année à l’ouverture de cette deuxième année parlementaire de la 14e législature. En effet, le bouleversement causé par le processus de candidatures à la présidentielle du 25 février prochain au sein de la plupart des coalitions pourrait impacter négativement la cohésion au niveau des trois principaux groupes parlementaires. Que ce soit le groupe de la majorité parlementaire, Benno Bokk Yakaar (Bby), ou ceux de l’opposition représentée par « Yewwi askan wi » et « Wallu Sénégal », tous sont dans « l’œil du cyclone ». Et cela, contrairement aux perturbations notées lors de l’ouverture de la session ordinaire unique du 12 septembre 2022 qui concernaient plutôt le bloc du pouvoir en place contre celui de « Yewwi askan wi ».
YEWWI SOUS LA MENACE D’UNE SCISSION ENTRE TAXAWU ET LES AUTRES
Avec un bloc de 56 députés dont 6 membres du bureau de l’Assemblée nationale, le groupe parlementaire de la coalition Yewwi askan wi incarne jusque-là la principale force de l’opposition parlementaire. Cependant, cette donne pourrait changer avec une régression de cet effectif lors de la prochaine composition du bureau de l’Assemblée à cause de la crise que traverse la coalition Yewwi askan wi depuis la décision du leader de la plateforme Taxawu Dakar, Khalifa Ababacar Sall, et ses partisans de prendre part au lancement du dernier dialogue politique.
En effet, accusant l’ancien maire de Dakar de violer la charte fondatrice de leur coalition en prenant cette décision, les autres membres de la conférence des leaders de Yewwi askan wi ont tout simplement décidé son exclusion de leur rencontre. Depuis lors, Khalifa Ababacar Sall et ses partisans n’ont pas assisté aux activités de la coalition Yewwi askan wi. Les 14 députés de la plateforme Taxawu Dakar, élus sous la bannière de la coalition Yewwi askan wi lors des dernières législatives ne sont plus aperçus aux côtés de leurs collègues du groupe parlementaire, dirigé par le député maire de la commune de Thiès nord, Birame Soulèye Diop, par ailleurs responsable du parti Pastef.
Face à cette situation, les députés de Taxawu Dakar pourraient à leur retour décider de rendre la tâche très difficile à leurs camarades de coalition en rompant leur contrat d’affiliation au groupe parlementaire Yewwi askan wi pour devenir des non-inscrits. Car, le réglementaire intérieur interdit pendant tout au long de la législature, à un député démissionnaire d’un groupe parlementaire d’intégrer un autre groupe. Cependant, en le faisant, ces députés pourraient se priver eux-mêmes un certain nombre de privilèges dont ils jouissaient jusqu’ici comme celui de membre du bureau de l’Assemblée nationale mais aussi de président de Commission.
LE GROUPE «WALLU» FACE AU DEFI DES CANDIDATURES DE MAMADOU LAMINE DIALLO ET SERIGNE ABDOU BARA DOLLY
Deuxième force politique de l’opposition à l’Assemblée nationale, le groupe parlementaire « Wallu » n’est du tout épargné par les turbulences qui secouent actuellement le landernau politique sénégalais à cause des candidatures à la prochaine élection présidentielle du 25 février 2024. Et pour cause, on pourrait assister à un choc des ambitions entre le Parti démocratique sénégalais (Pds), principale formation politique de ce groupe parlementaire et certains de ses alliés dans Wallu en perspective de ce scrutin. Et la première source de tension pourrait venir du côté de l’un de ses fidèles alliés depuis 2012, le mouvement Tekki de l’honorable député Mamadou Lamine Diallo, par ailleurs 7e vice-président de l’Assemblée nationale. Élu sous la bannière de « Wallu Sénégal » lors des dernières législatives, Mamadou Lamine Diallo a été investi le 7 janvier 2023 dernier par le Bureau citoyen national du mouvement Tekki, à l’issue de sa réunion tenue au Centre socioculturel de la Commune de Fann-Point E-Amitié. Le Pds qui s’est toujours, depuis la chute de son leader naturel en 2012, obstiné à ne présenter aucune candidature à l’élection présidentielle que celle de Karim Meïssa Wade, aura du mal à valider la candidature d’un potentiel concurrent à son candidat en l’occurrence, Mamadou Lamine Diallo, au poste de vice-président de l’Assemblée nationale. Outre l’équation du leader du mouvement Tekki, il y’a également celle de l’actuel vice-président du groupe parlementaire de Wallu, Serigne Abdou Bara Dolly. Leader du mouvement « Nekkal fi Askan Wi », élu sous la bannière de l’inter coalition Yewwi-Wallu, l’ancien coordonnateur départemental du parti Bokk gis gis à Mbacké a lui aussi déclaré sa candidature à cette élection présidentielle de février 2024.
LE GROUPE BENNO FACE A L’ONDE DE CHOC DE LA CANDIDATURE D’AMADOU BA
Si les deux groupes parlementaires de l’opposition sont les principaux concernés par ces bouleversements attendus lors de l’ouverture de cette session ordinaire unique de l’Assemblée nationale, celui de la majorité au pouvoir n’est pas totalement épargné. En effet, les turbulences internes alimentées par la désignation de l’actuel Premier ministre, Amadou Ba, comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar en 2024 pourraient se propager au sein du groupe parlementaire de la majorité. Car, avec le maintien de la candidature de certains responsables membres fondateurs du parti au pouvoir, il ne sera pas étonnant de voir le Jour-j des députés de la majorité actuelle se démarquer de la position officielle de leur mentor, le président Macky Sall, qui disent-ils, a fait un choix de raison en désignant Amadou Ba plutôt que de suivre son cœur qui le conduirait vers Abdoulaye Daouda Diallo ou encore Aly Ngouille Ndiaye. Par ailleurs, dans un souci d’avoir une main mise sur cette équipe parlementaire à laquelle il sera appelé à composer en cas de victoire, au soir du 25 février, l’actuel candidat de la majorité pourrait également demander à apporter quelques changements dans la liste des candidats aux différents postes parlementaires pour y mettre ses hommes de confiance