C’est sous les lambris dorés de la salle des banquets du Palais présidentielle de la République, transformée en QG, que la coalition Benno Bokk Yaakar a annoncé, hier, le nom de son candidat à la présidentielle de 2024. Le choix aura été sans grande surprise, puisque Amadou Ba qui était en pole position, est choisi pour porter l’étendard marron-beige. Cependant, sa désignation, au-delà de faire des frustrés au sein de la mouvance présidentielle (Aly Ngouille Ndiaye démissionne du gouvernement), a également charrié un grand tollé. En effet, beaucoup se sont indignés du fait que la Présidence de la République ait abrité la réunion de BBY.
Invité de l’émission dominicale de Sud Fm « Objection », Momar Thiam (expert en communication) dénonce cette pratique antirépublicaine qui a la peau dure. « Ma première surprise, c’est sur la forme. Il s’agissait de désigner le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby). Quand on imagine la sacralité des lieux qu’est la présidence de la République on peut fortement être indigné que ce soit à la présidence qu’on annonce, dans un cérémonial bien huilé filmé par la Rts de surcroît, le candidat de la coalition Bby », se désole-t-il.
L’ancien conseiller en com’ du président Abdoulaye Wade au début des années 2000 regrette que des questions fortement dénoncées à l’époque persistent encore. « Ce sont des questions qu’on dénonçait avant 2000. C’est revenu sur la table puisque sous Wade lui-même il était fréquent qu’il convoque des réunions politiques au Palais », dénonce Momar Thiam.
Selon lui, dans un souci de respect de la sacralité de ce lieu Républicain qui appartient à l’ensemble des citoyens sénégalais, toutes obédiences politiques confondues, « il était plus opportun que cela se fasse au siège de Bby ou de l’Apr ».