L’article inscrit dans notre Constitution par Père Wade n’a plus aucune valeur juridique. Car maintenant la règle, dans ce charmant pays, c’est de ne plus autoriser les manifestations de l’opposition. Ou même de la société civile. Circulez, messieurs et dames, vous autres alliés de ces fascistes, les marches et manifestations, genre bain de foule, sont exclusivement réservées à notre bien aimé Chef qui peut s’autoriser à recevoir ses partisans au seuil de son palais au nez et à la barbe du préfet qui viendra, lui-même, assister à la fête.
Et si ça lui chante, danser une de ces chorégraphies si canailles que nous autres Kàccoor affectionnons tant mais qui se font si rarissimes. Mais où se cachent donc les Mbathio et Ndiolé qui rou lent si bien le popotin? Comme on s’ennuie sans leurs croupes qui ondulent ! Hier, sous le Père Wade, il y avait l’arrêté dit Ousmane Ngom, un texte liberticide qui interdisait les manifestations au centre-ville, histoire de ne pas perturber la quiétude du Chef. Comme l’histoire peut prendre des raccourcis.
Aujourd’hui, pour moins que ça, des jeunes sont en prison. Le champ de l’arrêté qui était circonscrit au centre-ville de Dakar, dans l’espace compris entre l’avenue El Hadj Malick Sy et le Cap Manuel, et prescrivant un périmètre de protection, couvre désormais toute l’étendue du pays. Violant ainsi les libertés d’expression et de réunion pacifique des citoyens. Et c’est toujours aux motifs éculés de risques de troubles à l’ordre public, entrave à la libre circulation des personnes et des biens que ces rencontres sont interdites.
Sans compter le motif d’insuffisance de forces de l’ordre ! Et pendant qu’ils prohibent, c’est toute une ville qui est quadrillée par une escouade de forces de défense prêtes à bouffer de l’opposant et à créer un indescriptible désordre. La bizarrerie est qu’aucune manifestation autorisée de l’opposition ne s’est jamais terminée dans le désordre.
Au contraire, elles se tiennent toutes, ces manifestations de l’opposition, dans une ambiance carnavalesque. Il faut que ces gens du pouvoir reprennent leurs esprits et sachent que ce sont eux qui foutent le bordel dans ce pays en piétinant un droit inscrit dans notre Charte nationale.
KACCOOR BI – LE TEMOIN