Les desperados et le vadrouilleur

par Dakar Matin

Il est gai ce pays. Gai, gai !! Et gare à celui qui oserait en douter. Vous n’avez pas vu l’enchantement qui transparait sur les visages des gens dans les rues désertes de la capitale et certainement partout à l’intérieur du pays ? C’est le signe d’une économie prospère dont les effets se sont fait sentir ces derniers jours dans la ville sainte de Touba où se sont retrouvées une bonne partie de la population et toute la classe politique dont les candidats déclarés de l’armée mexicaine. Créant ainsi un grand vide à Dakar.

Signe du trop-plein d’emplois dont se gargarisent le Chef et ses flagorneurs jamais repus. Rien que du toc ! Si l’économie tient debout, c’est plutôt grâce à l’informel. L’autre preuve de leurs flagrants mensonges sur un chimérique plein-emploi, c’est tous ces jeunes qui fuient par centaines Galsen. Malgré les morts au fond de l’océan et d’autres que l’on rapatrie, ils sont des milliers à partir.

Entre dimanche et hier, cinq pirogues en provenance de ce gai pays ont accosté en Espagne. Autant dire que le Sénégal se vide de sa population juvénile. Et vous pensez sérieusement que ces gens dont le contrat prend fin en février prochain s’en préoccupent ? Depuis vendredi, aucune réaction du gouvernement. Ils sont tous occupés à d’autres choses qui leur paraissent plus importantes et sérieuses que le sort de cette frange de la population. Le Chef vadrouille aux quatre coins du monde avec son jouet volant pour disserter de choses et d’autres, le plus souvent de futilités. Pas un seul mois sans qu’on ne l’annonce à des foras où il fait dans la figuration, parlant au nom d’un continent alors que tout part en vrille dans son charmant pays qu’il nous peint lors de ses sorties comme émergent.

Ses voyages somptuaires n’intéressent plus ceux qui s’amusaient à comptabiliser les sorties de son prédécesseur. Il faut dire que ce sont ces messieurs et dames qui soufflent aujourd’hui à l’oreille du Chef, se crevant les yeux pour ne pas voir ce qui les dérangeait il y a quinze ans. On ne se refait pas. Entre donc un Chef qui vadrouille tout en retardant l’implosion de son armée mexicaine, des ministres qui se préparent à faire leurs valises et d’autres déjà en campagne quel que soit ce que décidera le Chef, tant pis pour ces jeunes. Ils peuvent mourir que ça ne dérangera pas nos gens au pouvoir.
KACCOOR BI – LE TEMOIN

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