Si le ridicule pouvait tuer, il allait ensevelir ces 1200 signataires d’une tribune qui fait allégeance au Prince et ses pratiques. Dans le confort de leurs privilégiées « stations », ces messieurs et dames sont certainement les seuls à oser regarder dans le blanc des yeux la majorité des Sénégalais pour leur dire que « la démocratie sénégalaise reste debout ». A moins qu’ils souffrent tous de cécité. Et dans ce cas, c’est une impérieuse nécessité pour le ministère de la Santé de leur trouver de bons ophtalmologues afin qu’ils puissent retrouver cette rigueur intellectuelle qui leur masque la vue et les empêche de voir l’abîme dans laquelle se trouve cette jadis belle démocratie aujourd’hui si chahutée.
Quand dans un pays où, par exemple, le droit de marche est inscrit dans la Constitution et que des opposants sont chaque jour interdits d’exercer ce principe élémentaire, l’on est en droit de se demander dans quelle planète vivent les 1220 prétendus intellectuels.
Personne en fait ne peut les condamner à ne pas être serviles et reconnaissants à la main qui les nourrit, mais qu’ils fassent preuve de probité intellectuelle envers ceux qu’ils tentent de désavouer et qui n’ont pas, eux, perdu la vue pour voir l’état de déliquescence dans lequel se trouve cette belle expression qui faisait la fierté de ce pays et que le Chef et ses caudataires ont complètement clochardisée.
Des libertés bafouées, des voix étouffées, des centaines de jeunes en prison pour des légèretés. Le plus aberrant reste cette purge qui ne dit pas son nom avec des arrestations massives de militants et sympathisants d’un parti dont des élus inculpés pour de graves chefs d’infraction et placés en détention.
Face à un tableau aussi brumeux, il est du devoir de gens qui se veulent intègres de jouer leur rôle de vigies, plutôt que de nous raconter des salades dans une littérature indigeste. Et puis, qui dans ce pays croit en la séparation des pouvoirs alors que tout le monde sait que la justice est aux ordres du Chef qui nomme aux fonctions prestigieuses qui rendent certains si dociles pour ne pas mourir idiots.
Par KACCOR, Le Témoin