C’est l’enquête de l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) sur le contrat d’armement que le ministère sénégalais de l’Environnement a signé avec lui qui a révélé son nom à une bonne partie de l’opinion nationale. L’homme d’affaires nigérien et marchand d’armes, Aboubacar Hima, plus connu sous le pseudonyme de Petit Boubé, est au centre d’un contrat d’une valeur de 77 millions de dollars (45 milliards F CFA) pour, l’achat de fusils d’assaut, de pistolets semi-automatiques et de munitions. Le fournisseur et signataire est Lavie Commercial Brokers, une société quasiment inconnue sur le marché, créée quelques semaines avant que l’accord soit conclu, est aujourd’hui installé à Dakar, selon Jeune Afrique à qui il a accordé une interview.
Dans cet entretien avec le magazine panafricain, Petit Boubé ne nie pas le contrat paraphé avec l’État du Sénégal, mais réfute toute surfacturation ou malversation. « C’est la jalousie qui provoque cela. Au Sénégal, le contrat court sur cinq ans, sans avance de l’État au démarrage. Qui va accepter cela, attendre des années pour être payé, à part moi ? On parle de surfacturation, mais que fait-on des risques, des intérêts bancaires à payer, etc. », explique-t-il.
Sur ses relation avec le Président sénégalais, le marchand d’armes affirme le « connaître personnellement ». Mais il souligne également entretenir des relations étroites avec d’autres Présidents africains comme Alassane Ouattara, de la Côte d’Ivoire. « Un certain nombre de chefs d’État me sont reconnaissants pour mon aide dans la lutte contre Boko Haram », a-t-il expliqué
Pour rappel, Aboubakar Hima a toujours réussi à passer entre les filets de la justice. Au Niger, malgré les soupçons qui pèsent contre lui, Petit Boubé n’a jamais été inquiété. Au Nigeria également, un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui, mais il n’a jamais été condamné par la justice de ce pays.
AYOBA FAYE